Le 13ième Carrefour international de théâtre s’est ouvert en beauté jeudi soir avec la première des trois représentations du spectacle déambulatoire Où tu vas en quand tu dors en marchant ? 2, qui en est à sa deuxième année de représentations.

Fascinante(s) nuit(s)

Le 13ième Carrefour international de théâtre s’est ouvert en beauté jeudi soir avec la première des trois représentations du spectacle déambulatoire Où tu vas en quand tu dors en marchant ? 2, qui en est à sa deuxième année de représentations.

Cyril Schreiber

C’est donc le même trajet dans le quartier St-Roch que les festivaliers, amateurs de théâtre ou simples curieux, sont invités à effectuer, à une différence près : la station qui se déroulait à la Marina St-Roch n’existe plus, et a été remplacé par un grand bal silencieux à la Place de l’Université-du-Québec. L’œuvre, signée Frédéric Dubois et Karine Ledoyen, invite les spectateurs à devenir danseurs le temps de quelques minutes, suivant une chorégraphie disponible sur le site du festival. Il y avait quelque chose de magique à voir ces simples citoyens prendre part au spectacle, en tout synchronisme, parfaite conclusion en communion.

Dans les deux heures précédentes, le public a pu flâner dans le jardin St-Roch à écouter des véritables confessions lors du Jardin intérieur de Nancy Bernier, assister à une Vente de nuit signée Steve Gagnon sur la rue Fleurie, où la concurrence des commerçants cohabitait avec des histoires plus intimes, s’exprimer via textos dans Nichés, où étaient projetés leurs messages (souvent politiques) tandis que des comédiens étaient accrochés au mur d’un stationnement de la rue de la Chapelle (une idée géniale de Christian Fontaine), écouter les histoires burlesques d’un Adolf Hitler femme ou du duo Youri Gagarine/Jésus dans La pêche miraculeuse du duo Cooke-Sasseville rue Ste-Marguerite, où les personnages étaient accrochés dans les airs, et finalement prendre le pouls de la rue du Pont via différents témoignages des gens du coin projetés sur les murs et recueillis par Marie Gignac et Alexandre Fecteau, à la station Pour de vrai, où il a aussi pu voir un émouvant bal de fauteuils roulants.

Théâtre démocratique, appropriation de l’espace et de la rue, ce spectacle déambulatoire parvient encore une fois à toucher le spectateur qui, sorti de sa zone de confort, n’apprécie que mieux ce déploiement d’originalité devant lui. Quelques défauts mineurs – les deux heures relativement courtes, qui empêchent de tout apprécier à sa juste valeur, la proximité des acteurs au sein d’une même station – n’ont en rien entamé le plaisir, pas plus qu’une légère pluie passagère et la manifestation étudiante des casseroles qui passait par là. La rue, après tout, est un théâtre perpétuel et vivant.

 

Quoi ? Où tu vas quand tu dors en marchant ? 2 (Carrefour international de théâtre)

Où ? Quartier St-Roch

Quand ? Vendredi 25 et samedi 26 mai, 21h-23h

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