La Fédération France-Québec récompense Alain Beaulieu

L’Interrogatoire de Salim Belfakir du professeur du département de littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval, Alain Beaulieu, fait partie des sept titres retenus dans la présélection du prestigieux Prix littéraire France-Québec, qui couronne chaque année le meilleur roman québécois. Son œuvre a conquis le jury.

En mars 2017, à l’occasion du traditionnel Salon du livre de Paris, la Fédération France-Québec (FFQ) annoncera les trois finalistes aux grands honneurs. Ce n’est qu’en juin que l’identité du gagant sera révélée.

« Il s’agit d’une reconnaissance intéressante, admet l’enseignant. Cette sélection vient me rassurer sur le fait qu’il y a peut-être quelque chose à lire dans ce roman, tant par son écriture que par l’histoire qu’il raconte. C’est une tape dans le dos, reçue comme ça sans que je m’y attende. »

Le livre dresse le récit de trois personnages qui ont à lutter contre des éléments qui leur sont propres, mais qu’ils n’arrivent pas à atteindre. Salim, le protagoniste, n’est ni arabe ni musulman, le plaçant dans une profonde crise identitaire, alors qu’Éliane verra sa mère la hanter après avoir coupé les ponts avec elle.

De son côté, Julien viendra vivre au Québec après une erreur professionnelle qui n’en n’était pas vraiment une. La vie commune du trio questionne la responsabilité personnelle dans un monde « de plus en plus polarisé », selon l’auteur.

Bien reçu, bien traité

Encensé par la critique médiatique, le roman d’Alain Beaulieu semble susciter la fascination et la curiosité à l’échelle de la province. L’enseignant voit cette reconnaissance comme une ouverture à quelque chose de particulier. « Le rapport aux lecteurs abolit le temps et l’espace, explique-t-il. J’ai écrit des mots que quelqu’un va lire plus tard dans un lieu inconnu, comme si nous communiquions par télépathie. Je m’émerveille encore de ce processus. »

L’idée derrière l’histoire est née d’un voyage dans la ville balnéaire de Saint-Malo, en Bretagne. Même si plusieurs faits marquants du livre sont issus de vraies expériences, l’intrigue romancée est le fruit de la plume d’Alain Beaulieu. « Certains ont pu me servir d’inspiration, mais rien de ce qui est raconté n’est vrai, même si tout est crédible, poursuit-il. C’est que la littérature sert à créer, à partir du réel, une potentialité non avérée, mais qui existe dès qu’on la couche sur papier. »

Comme l’aventure littéraire prend autant place au Québec qu’en France, le contenu s’est révélé tout naturel à la FFQ, qui en a rapidement fait l’une de ses œuvres coup-de-cœur. L’auteur espère d’ailleurs poursuivre le plaisir dans la Ville Lumière en mars prochain, lorsque trois noms passeront au prochain tour. « Je serai présent si on m’invite, se contente-t-il de répondre, visiblement fébrile. Et on m’invitera si mon livre fait partie de ce groupe. »

D’autres projets

En plus de continuer à donner plusieurs cours auprès de ses étudiants à l’UL, M. Beaulieu travaille actuellement à l’écriture d’un prochain roman. Celui-ci sera selon lui basé sur des faits vécus.

« Il portera sur ma rencontre avec une femme qui m’a demandé de raconter son histoire, souligne-t-il au passage. J’y livrerai donc le récit des événements qui lui sont arrivés et qui ont changé sa vie. »

Aucune date de parution n’est toutefois connue. D’ici là, L’Interrogatoire de Salim Belfakir est disponible dans la plupart des librairies de la Vieille Capitale. Les étudiants peuvent également se procurer l’œuvre sur le campus à la Coop ZONE pour environ 20 $.

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