Audrey Blanchette, directrice et coordonnatrice du FFEQ ; Photo : Élia Barbotin

FFEQ 2018: Dépasser les limites

L’appel de films pour la 16e édition du Festival du Film Étudiant de Québec (FFEQ) est lancé depuis à peine quelques jours, mais laisse déjà présager des moments de cinéma hors normes grâce à son thème ouvrant bien grand les portes de l’imaginaire: l’absurde. Impact Campus s’est entretenu avec la directrice et coordonnatrice du FFEQ, Audrey Blanchette, afin d’en savoir davantage sur l’événement.

Q- Le thème de l’édition 2018 du Festival est l’absurde. Qu’est-ce qui a inspiré ce thème à l’équipe et qu’espérez-vous offrir au public? 

R- Au départ, on a vraiment fait un gros brainstorming, on a tous discuté de ce qui nous inspirait. Quelqu’un a proposé de faire des documentaires, des faux documentaires, sur quelque chose qui n’existe pas, filmé comme si c’était vrai. Disons, « on a trouvé des licornes » ou des choses comme ça.  

On s’est dit que c’est inspirant pour le cinéma, c’est ça qui nous permet de dépasser nos limites et d’aller jusqu’au bout, plus loin que ce qui est réel. Et qu’est-ce qui est plus loin que le réel? L’absurde. On s’est dit que ça allait donner plusieurs opportunités de pousser nos limites et de ne pas rester dans un cadre trop logique. D’aller au-delà de la logique! 

On a plusieurs catégories: fiction, une catégorie documentaire, une autre expérimentale. Animation, aussi. On a vraiment ajouté une catégorie de plus cette année: l’absurde. Quand les gens s’inscrivent, ils peuvent soumettre leur film dans la catégorie fiction, mais si leur film a un petit côté absurde, ils peuvent le soumettre là, il y a même un prix pour ça.  

L’absurde est le thème englobant, c’est-ce qui va guider nos créations artistiques et la vibe de cette année. 

Q- Vous êtes en ce moment à l’étape de l’appel de films. Pouvez-vous nous expliquer comment les cinéastes doivent procéder pour s’inscrire? 

R- En fait, l’appel de films est commencé depuis le 15 novembre et ça dure jusqu’au 7 janvier. Au fond, pour s’inscrire, les gens doivent aller sur le site [du FFEQ] où il y a un onglet Appel de films. Ils vont ensuite remplir un formulaire, des informations basic sur la durée des films, l’histoire. Ensuite, je leur envoie un lien Dropbox et ils y déposent leur film. C’est aussi simple que ça. 

On a beaucoup de critères parce qu’on est un festival étudiant. Les gens doivent être soit étudiants, soit ex-étudiants d’il y a un maximum de deux ans. S’ils étaient étudiants en date du 1er janvier 2016, ça passe. Sinon, ils sont trop vieux pour nous! 

Concernant la durée des films, elle est de 20 minutes maximum. Une personne peut soumettre plus qu’un film, mais la totalité de ces films ne doit pas dépasser 20 minutes.  

Q- Comment fonctionne votre processus de sélection? 

R- Nous, le comité, on fait une première sélection: on écoute tous les films de toutes les catégories et on fait notre sélection à nous. Ensuite, on l’envoie au jury. 

Notre jury, c’est vraiment des gens qui sont dans le milieu professionnel du cinéma, comme par exemple Mme Claudine Thériault, qui travaille pour Spira. On a aussi Ian Gailer, qui est directeur du Festival de cinéma de la ville de Québec. C’est notre jury officiel, donc nous, on fait la première sélection et eux la sélection finale des gagnants. 

Q- Vous avez présenté il y a quelques semaines la nouvelle équipe du Festival. De quels profils d’étude provenez-vous et qu’est-ce qui vous a motivé à vous impliquer dans le Festival? 

R- En fait, il y en a beaucoup. On a plusieurs personnes qui sont au certificat en cinéma, sinon plusieurs qui viennent de communication. Moi, je viens de communication. On a aussi quelqu’un qui est en histoire de l’art, un autre qui a fait un bac en économie. On est très diversifié et c’est ça qu’on veut, on ne veut pas juste des gens de la même concentration, on aime que nos membres viennent d’un peu partout. 

Puisqu’on a des catégories documentaire, animation, ça prend des gens qui ont des perspectives différentes, pour que ce ne soit pas toujours le même style de films qui est sélectionné. 

Q- En dehors du Festival, croyez-vous que les cinéastes indépendants et étudiants ont assez de vitrines à Québec? 

R- Les étudiants, on pense qu’ils n’en ont pas assez. La plupart du temps, quand on va, disons, au Festival de cinéma de la ville de Québec, c’est sûr que c’est beaucoup des gens qui sont déjà dans l’industrie et qui ont beaucoup de contacts. Nous, ce qu’on veut, c’est de leur donner une vitrine pour qu’ils se fassent des contacts.  

Après le Festival, on a aussi une soirée de réseautage. Beaucoup de gens du milieu viennent, le jury aussi. C’est pour donner une chance aux étudiants de se faire des contacts, parce que c’est difficile ce milieu-là.  

Q- En tant que spectatrice, y a-t-il des éditions du Festival ou des films en particulier qui vous ont particulièrement marquée? 

R- Il y a deux ans, la thématique était Au-delà du réel et je pense que ça nous a un peu inspiré pour cette année. Ça gardait la même idée de pousser plus loin ses limites, d’aller au-delà. 

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