FTUL : Un franc succès

L’espace d’une fin de semaine, le 6e art était à l’honneur dans la cité universitaire. De conférences en lectures publiques, le Festival de théâtre de l’Université Laval (FTUL) proposait ni plus ni moins qu’un tableau vivant de la pratique théâtrale universitaire et professionnelle.

Trois jours de théâtre au cœur de la cité universitaire : voilà ce que proposait la première édition du FTUL. La barque menée par Émile Beauchemin et Marie-Claude Taschereau, respectivement coordonnateur et coordinatrice adjointe du festival, peut se targuer d’avoir inclus plusieurs belles prises à sa programmation. Toutefois, c’était véritablement le théâtre étudiant qui était à l’avant-scène avec la présentation de projets d’étudiants et d’anciens du baccalauréat en théâtre.

Festival de théâtre de l'Université Laval

Côté cour : performances à la bonne franquette

Du spectacle de contes du Contes Érables Orchestra à la belle brochette de prestations présentées dans le cadre du party de clôture, le FTUL était placé sous le signe de la performance. La triade de lectures publiques s’amorçait le vendredi 7 novembre avec Les jours gris du metteur en scène Christian Lapointe pour se poursuivre, quelques heures plus tard, avec Christopher.

Adapté du roman L’incident bizarre du chien pendant la nuit de Mark Haddon, le texte a demandé un an de travail à Émilie Rioux et sa collègue Marie-Anne Larocque. Pour Émilie, ancienne du baccalauréat en théâtre, cette présentation de Christopher en « grande première mondiale » est un moment crucial du processus créatif. C’est une occasion « de partager notre premier jet au public pour qu’il puisse nous donner un feedback. […] Après, on va retourner à l’écriture et on va essayer de continuer pour éventuellement le faire publier ou le présenter en mise en scène ».

Le lendemain, le 8 novembre, les Planètes solitaires de Larry Tremblay ont occupé le Studio T du pavillon De Koninck. Autre exclusivité du festival, le texte inédit est écrit au fil des séjours du dramaturge en Inde. En une trentaine de courtes scènes, la pièce propose une « réflexion sur l’être, sur le non-être, sur les relations humaines », avoue l’auteur de L’orangeraie. Le texte met en scène des personnages anonymes, interchangeables comme autant de petits univers aux idées, aux perceptions distinctes.

Côté jardin : réflexions et rencontres

L’équipe du FTUL avait prévu une série de conférences et ateliers sur des sujets aussi variés que la relation avec le public et le théâtre comique. Parmi les discussions les plus riches, notons la table ronde sur la nécessité du théâtre, où les panélistes ont convenu que cette forme d’art n’est pas nécessaire au sens pragmatique du terme, mais plutôt fondamentale d’un point de vue social et culturel.

Ces ateliers et conférences ont été en quelque sorte éclipsées par l’entretien avec Robert Lepage. Pendant les deux heures qu’a duré ce moment privilégié, le metteur en scène a conquis son public avec ses observations sur le milieu et sur sa carrière autant qu’avec ses anecdotes. « Il était ouvert, généreux de son temps et de ses histoires, c’était une belle rencontre », témoigne Émile Beauchemin. Certaines de ses interventions ont donné le ton des ateliers suivants, notamment celle portant sur la nécessité du théâtre. Selon l’homme derrière le Moulin à Images, une pièce de théâtre est aussi utile à l’esprit que le gym l’est pour le corps. « C’est juste ça, mais c’est énorme si c’est juste ça », conclue le fondateur d’Ex Machina.

Vers une 2e édition

Pour le coordonnateur du festival, le verdict est très positif. « On est super fiers, ça a dépassé toutes nos attentes. On pensait qu’on aurait un public de gens initiés, des gens qu’on connait, mais on a eu toutes sortes de personnes qui n’étaient pas associées au programme, des gens du grand public. C’est exactement ça qu’on voulait », assure le coordonnateur et étudiant au baccalauréat en théâtre.

Forte de son succès, l’équipe du FTUL pense déjà à l’édition 2015. « On n’a pas l’intention de laisser tomber le projet. » Confiant, Émile Beauchemin annonce de but en blanc qu’« il y aura une 2e édition l’année prochaine ».

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