Un concert à saveur celtique

C’est au son de la cornemuse que les 55 musiciens de l’Ensemble vent et percussion de Québec (EVPQ) prennent place sur la scène de la salle Henri-Gagnon. C’est samedi soir, il est 20 h, et la salle est pleine. Le spectacle peut commencer. Direction : l’Angleterre et l’Irlande pour un concert d’inspiration celtique.

Animée par le comédien Martin Lebrun ou, plutôt, Lionel, étudiant en folklore à Cambridge, la soirée s’annonce belle. Le directeur musical René Joly lance d’abord son orchestre dans les trois mouvements de First Suite in Eb for Military Band du compositeur britannique Gustav Holst. Puis, on se retrouve dans les pubs irlandais avec At Kitty O’Shea’s de Johan de Meij.

Dès lors, on démarre les projections vidéo, qui mettront les spectateurs dans l’ambiance jusqu’à la fin. Paysages et châteaux irlandais, joyeux compagnons et autres, avec un peu d’imagination, nous voilà sur l’Île d’Émeraude. Pour la pièce Cry of the Celts de Ronan Hardiman (arrangements de Peter Graham), le public a même droit à un numéro de danse irlandaise. Les trois jeunes danseuses reviendront également à la fin du concert pour conclure le tout en beauté.

L’heure de la pause est arrivée, et avec elle l’heure du thé et des biscuits offerts pour agrémenter l’expérience. La foule s’agglutine autour des bouilloires, enthousiaste. Les enfants reçoivent des gobelets emplis de Lucky Charms.

Puis, le spectacle reprend avec English Folk Songs Suite de Ralph Vaughan Williams, pièce en trois mouvements dans laquelle on peut reconnaître des airs de fête, comme ceux de Les douze jours de Noël. Le concert se termine enfin par Highlights from Riverdance de Bill Whelan (arrangements de Johan de Meij), soit un mélange des plus grands airs du célèbre spectacle Riverdance qui avait permis de mettre en lumière la danse irlandaise dans les années 90.

Des extraits du spectacle original sont d’ailleurs projetés à l’écran durant cette dernière performance, accompagnant à merveille la musique entraînante. Un rappel est demandé, puis les lumières se rallument, et le voyage est terminé. Nous voilà de retour au Québec et à la réalité.

Une 23e année pour l’EVPQ

L’actuel directeur musical et artistique de l’Ensemble vent et percussion de Québec, René Joly, est également enseignant à la Faculté de musique de l’Université Laval. Il a lui-même fondé l’EVPQ en 1995 pour encourager le développement de la musique pour orchestre à vent de haut niveau à Québec.

Selon le professeur, le « parcours d’un musicien va inévitablement passer par la transmission de ses connaissances » que ce soit dans le cadre de cours privés ou d’enseignement scolaire. Ces enseignants sont pour la plupart « des gens qui ont le goût de continuer à jouer, tout le temps ». L’ensemble a donc été créé afin de leur permettre de se maintenir à leur niveau de formation.

Ainsi, les membres de l’EVPQ ont tous une formation musicale et proviennent majoritairement du milieu de l’enseignement. Pour composer le répertoire, M. Joly et son équipe passent des heures à effectuer des recherches pour trouver des pièces se regroupant par thèmes et d’assez haut niveau pour être jouées par l’ensemble.

Ces morceaux proviennent presque toujours d’un répertoire récent et de compositeurs encore vivants. « Je peux dire que j’ai mis des centaines d’heures pour faire un certain catalogue, assure le musicien. Le répertoire symphonique, on a des catalogues pour ça, tandis que pour les ensembles à vent, c’est tout à construire, c’est à faire. C’est encore trop récent. »

Un prof près de ses étudiants

Une fois le programme monté, le répertoire est envoyé aux musiciens. Ceux-ci répèteront principalement seuls, puisque très peu de rencontres sont prévues. Comme l’EVPQ profite d’une résidence à l’Université Laval, ces répétitions de groupe se font toujours sur les lieux du concert, à la salle Henri-Gagnon.

Selon M. Joly, cette résidence à l’université présente en soi un grand intérêt pour les étudiants. « Il y a maintenant des musiciens qui remplacent ceux qui partent à la retraite, note-t-elle. Depuis une dizaine d’années, on a un cycle de remplacement d’étudiants qui proviennent du Conservatoire de Québec et de la Faculté de musique. Pour ces jeunes-là, ça donne aussi la possibilité de jouer avec un ensemble professionnel quand ils terminent. »

M. Joly se considère choyé de pouvoir ainsi garder un lien avec plusieurs de ses anciens étudiants. Ayant enseigné pendant 35 ans au Cégep de Sainte-Foy et toujours enseignant à l’Université Laval, il a eu l’occasion de voir ses étudiants évoluer à travers ces différentes étapes. « Plusieurs sont maintenant des amis. Même qu’il y a dans l’ensemble, depuis les débuts, des gens que j’ai eu comme étudiants en début de carrière », témoigne-t-il.

Le prochain concert de l’EVPQ, Du haut des airs, se tiendra le 8 avril prochain au Palais Montcalm. Il s’agira du troisième et dernier concert de la saison.

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