Jour 9 du Festival d’été de Québec : Combinaison gagnante en Basse-Ville

Tandis que Guns & Roses déchaînait sûrement les foules sur les Plaines d’Abraham et que la sensation pop Carly Rae Jepsen en faisait tout autant auprès de son auditoire féminin au Parc de la Francophonie, votre humble serviteur est resté en Basse-Ville pour un peu de musique… et un peu de cirque.

Cyril Schreiber

Au Cercle, sur le coup de 18h, c’est le duo montréalais Forêt qui se produisait, pour son premier spectacle officiel à Québec. Émilie Laforest et Joseph Marchand, flanqués pour l’occasion de trois musiciens dont la bassiste et choriste Amélie Mandeville, venaient présenter les versions scéniques des chansons de leur premier album éponyme. Projet bien spécial et pointu, Forêt fait dans un pop-rock expérimental et planant, avec des textes soignés qu’on n’a malheureusement trop peu entendus à cause de la sonorisation déficiente des lieux. Dans le même ordre d’idées, la fumée sur scène, une idée de Caroline Nadeau aux éclairages autrement intéressants, était peut-être de trop. Sinon, outre ces quelques défauts mineurs, ce fut un beau spectacle fait par des gens de talent et sans prétention qui nous a fait voyagé, notamment lors de la reprise d’Amoureuse de Véronique Sanson en duo féminin Émilie Laforest/Amélie Mandeville tandis que les trois hommes tournaient le dos au public.

Direction ensuite le Théâtre de la Bordée, où la troupe d’Angleterre Gandini Juggling venait présenter son spectacle Smashed, programmé dans le volet « Arts de la rue » du FEQ, hommage à la danse-théâtre de Pina Bausch. Sur scène, neuf excellents jongleurs qui, dans différents tableaux, manipulent surtout des pommes, et un peu de vaisselle. Simpliste ? Ce n’est pas le mot en voyant le talent de ces sept hommes et deux femmes, qui rivalisent d’inventivité et de surprise – l’interaction entre eux est surprenante, souvent drôle, très imaginative. Les erreurs sont même souvent ici incluses dans le plan de match. Autre bon point : leurs mouvements coïncident avec les rythmes de l’excellente bande-son du spectacle, composée de vieux titres délicieusement rétros. Par contre, Smashed est peut-être parfois trop surchargé, et lorsqu’il l’œil s’attarde sur un bout du spectacle, il manque une bonne partie de l’action ailleurs. En tout cas, bonne idée de Michel G. Barette d’avoir invité cette troupe anglaise à Québec : le public qui a remplit la Bordée ne s’y est pas trompé en lui réservant un bel accueil chaleureux mérité.

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