L'artiste Gabrielle Lajoie-Bergeron présente Le chasseur savait chasser la Salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.

La belle comme la bête

Sur le plus grand mur de la salle, de petits dessins, comme des esquisses, des mots seuls et des phrases. En plein la définition du travail «personnel et identitaire» tel que mentionné par Gabrielle Lajoie-Bergeron. Une impression de feuilleter un journal intime. Sont également exposés de plus grands dessins et des peintures de tailles tout aussi importante. Selon l’artiste, le résultat reste «sobre et épuré, quoique presque iconographique à cause du doré», une teinte qui revient sur quelques-unes de ses œuvres et qui fait ressortir un aspect symbolique, presque religieux.

«Mon exposition, c’est un dialogue un peu ambigu qui se forme entre l’homme et la bête», définit Gabrielle Lajoie-Bergeron, artiste fraîchement sortie du baccalauréat en arts visuels et médiatiques. Le chasseur savait chasser résulte d’un processus de réflexion sur son monde imaginaire, souvent habité par l’étrangeté qui relie l’animal à l’humain. Contrairement à ce que certains pourraient penser, Gabrielle ne tente d’aucune manière de dénoncer ou de se faire provocante, la protection des animaux n’étant pas la motivation de son travail. «Ce sont des expériences personnelles que je réinterprète, mais ce n’est pas important que le spectateur soit au courant de ce qui a motivé les œuvres. C’est l’émotion qui s’en dégage qui est le plus important», spécifie la jeune artiste, qui est sa propre source d’inspiration quand vient le temps de créer. On peut d’ailleurs la reconnaître dans quelques-unes des pièces de son projet. «Mes créations sont très narratives, mais j’aime mieux que le spectateur se fasse sa propre idée de l’histoire.»

La grande partie du projet a été produite dans la dernière année, dans le cadre de son baccalauréat, qu’elle a terminé à l’étranger à l’École supérieure des beaux-arts de Marseilles (ESBAM). Gabrielle estime que l’enseignement qu’elle y a reçu est fort différent d’ici. «Là-bas, on n’est pas vraiment encadrés. Tu peux facilement passer quatre mois sans voir ton professeur, mais si tu décides par toi-même d’aller le rencontrer, tu apprends énormément. C’est très enrichissant», explique Gabrielle Lajoie-Bergeron qui, depuis cette expérience, «s’assume davantage en tant qu’artiste». À la base, ses spécialités sont le dessin et la peinture, mais lors de son séjour à l’étranger, elle a pratiqué la vidéo sur image fixe, un média qu’elle a d’ailleurs incorporé au Chasseur savait chasser. «C’est encore embryonnaire, mais c’est une nouvelle voie que je commence à explorer», mentionne toutefois la jeune femme, qui planifie faire des demandes de stage en ce qui concerne la capture vidéo.
 

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