L’étudiant en arts plastiques Owen Wandering présente La leçon d’anatomie à la Brûlerie St-Roch.

La leçon d’anatomie d’Owen Wandering

Vous le devinerez peut-être, le nom de l’exposition de l’artiste Owen Wandering provient de La leçon d’anatomie du docteur Tulp, œuvre marquante du célèbre peintre hollandais Rembrandt. Seulement, il ne s’agit pas ici de la représentation classique d’une scène de chirurgie, mais bien d’une série de portraits, art de prédilection du maître-peintre des Pays-Bas. «La leçon d’anatomie de Rembrandt est un portrait qui a été fait à l’époque où la chirurgie et la médecine étaient encore à un stade expérimental», apporte Owen Wandering, conscient que son exposition l’est tout autant.

In situ
«La leçon d’anatomie, c’est une expérience qui n’avait jamais été osée dans un lieu commercial dans le passé», soutient l’artiste, dont les œuvres sont affichées dans le café de la basse-ville depuis le 7 novembre dernier. Le projet est bien plus qu’une série de tableaux: c’est un ensemble de peintures appartenant à la même démarche, celle d’être conçues en fonction de l’environnement de la Brûlerie St-Roch. La leçon d’anatomie est une installation, une oeuvre in situ. En plus d’être adaptés au décor du lieu, les 10 portraits exposés sont ceux des employés du café, qu’il est d’ailleurs possible de reconnaître. «Ça crée un dialogue avec le visiteur», fait remarquer le jeune peintre par rapport à l’expérience que rapporte l’art de l’installation. «On vit dans un monde néo-conservateur, basé sur le business. Le commentaire historique remet en question le pourquoi du tableau.»

L’Histoire
En plus du baccalauréat en arts plastiques qu’il est en train de terminer, l’étudiant, originaire d’Ontario, détient un baccalauréat en Histoire de l’art. Si ses études actuelles lui permettent de peaufiner ses capacités techniques, ses acquis théoriques ne lui servent pas moins. Sa pratique artistique se base sur l’historicité de l’art. La leçon d’anatomie le démontre bien, de par sa réflexion de base à partir de l’œuvre de Rembrandt, mais aussi parce que chaque portrait de la série tire son esthétisme d’un artiste en particulier. Ainsi pourrez-vous reconnaître les thèmes de Gustav Klimt ou de Johannes Vermeer. Les 10 portraits sont donc assez différents les uns des autres, démontrant tous une technique adaptée à leur environnement direct. De ce fait, l’installation d’Owen Wandering fait la démonstration d’autres médiums que la peinture comme la photographie, la sculpture et la manipulation de matériaux comme l’encre de Chine, le bois, le plâtre et le métal. «Le métissage en arts visuels, c’est le futur. On est rendus à un point où tout a été fait (ou presque)», estime-t-il.

Dans les temps à venir, Owen Wandering aimerait continuer à réaliser des projets d’installation à ère ouverte, afin que les gens reconnaissent son travail de par sa technique et son emplacement. «Dans la société, il y a des endroits délaissés. J’aimerais faire des interventions in situ sur certains bâtiments», indique celui-ci, qui travaille également le contreplaqué. Pour l’instant, l’artiste multidisciplinaire songe à égayer les couloirs souterrains du campus de l’Université Laval. 

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