Photo: Jean-François Sauvé

La nuit est une panthère de Les Louanges: écho nocturne d’une banlieue révolue

Vincent Roberge, surtout connu sous le pseudonyme Les Louanges, fera paraitre le 21 septembre prochain son premier album long, La nuit est une panthère. Le natif de Lévis, installé à Montréal, a déjà fait pas mal de vagues avec seulement un EP et quelques simples disponibles en écoute. Assez que les spectacles de lancement à Québec et Montréal affichent déjà complet. On se glisse dans ses DMs le temps de quelques questions.

On voit un bon changement stylistique depuis ton premier EP Le Mercure. Les simples sont plus funky/RnB, voire trap typée Soundcloud sur Tercel. Comment vas-tu concilier tout ça sur l’album complet?

C’est beaucoup allé avec le flow, avec ce que j’écoute au day to day. J’écoute beaucoup de RnB et de hip hop, même de trap. Je me gêne pas de dire que Frank Ocean, j’adore ça, Blond et Channel Orange, ça sort beaucoup dans mes compositions et je le sais. Des artistes comme Toro y Moi aussi ça ressort dans mon processus. Tsé So Many Details (de Toro y Moi), c’est une toune de trap avec un vrai drum et c’est sorti il y a quand même un bout.

Les trois chansons qui sont sorties montrent bien toute la vibe de l’album. Pitou c’est la plus organique, celle qui sonne le plus comme un band qui joue, Tercel c’est l’autre extrême. L’idée c’était, si on peut dire, de faire «une toune de trap sans faire une toune de trap». DMs est entre les deux, il y a des séquences, mais aussi du piano et des fills de drum.

Sur Le Mercure, tu travaillais surtout seul. Travailles-tu encore pas mal seul pour faire toutes ces textures-là? C’était comment le studio?

Pour faire Le Mercure, oui, j’étais seul, mais j’ai aussi passé beaucoup de temps avec Jean-Étienne (Collin Marcoux, du Pantoum, membre entre autres de Beat Sexü et De La Reine). Je suis content de l’avoir fait, mais niveau direction c’était bien trop indie rock à mon goût. Le EP est un peu moins déstabilisant, plus convenu, que ce que je voudrais vraiment faire. Là, j’avais le temps, je l’ai pris, l’année au complet quasiment. Le dude qui a réalisé l’album, Félix Petit a vraiment fait partie intégrante de cet album-là. Tout ce que je ne peux pas faire techniquement, les gars sont arrivés et ils l’ont fait. Au piano, Jérôme Beaulieu a fait les tracks au lieu de moi qui aurait gossé sur des accords pendant une journée complète et ça aurait donné un moins bon résultat.

On abandonne complètement le folk à la Encéphaline (pièce sortie en simple post-Le Mercure, le 5 mai 2017), ou il va encore en avoir des traces?
Encéphaline… Je suis content parce qu’on a payé un Nord avec les cachets de cette chanson-là. La dernière (de l’album La nuit est une panthère), ça en est une autre guitare-voix, mais c’est pas pareil. Encéphaline, ça représente un pan de ce que je fais que j’ai envie qui soit révolu. Ça rendrait service à personne de continuer dans cette veine-là.

Dans tous ces changements-là, comment ton processus d’écriture a-t-il évolué?

Mon processus reste souvent similaire. Beaucoup des textes sont biographiques, sauf Pitou, qui parle d’un stalker, ça j’espère (rires), c’est de la fiction. Je pense que je suis pas ce gars-là. Tercel, ça parle de grandir à Lévis. Le but, c’est que tout le monde qui a grandi en banlieue puisse s’y reconnaitre. Dans ma tête c’est : « Aller faire un show au Sous-Sol du Cercle, manquer le bateau pis prendre un taxi, y passer le cachet au complet ». DMs c’est moi qui a de la misère à répondre à mes messages. C’est pas une excuse, ni une explication, ça veut plus dire : « Voilà, je répondrai pas à vos messages pis ça changera pas, même si t’es ma mère ».

On s’imagine qu’il a fallu que tu modules un peu ton processus d’écriture pour explorer ce nouveau styles de La nuit […]?

Pour des tounes comme DMs, c’était pas trop tough. Dans les tounes ou je rap vraiment, il a fallu que je change mon delivery et que je trouve mon flow (rires). C’était pas la même affaire tout d’un coup chanter. C’est trouver comment bien amancher ma poésie dans tout ça. Comme je disais, c’était un an de travail, mais je suis content du résultat

Prêt pour Montréal et Québec? C’est sold out les deux soirs, félicitations!

Oui! Ça va être un gros party, à Montréal, on va être sept sur le stage, à Québec, six. C’est au Maelstrom, c’est cool, mais petit. Idéalement, j’aurais fait ça ailleurs, comme à Méduse, mais je suis pas encore aussi big que Loud (rires).

Les Louanges lance son album au Maelstrom le 22 septembre prochain

Consulter le magazine