Vidéo: Thierry Gariépy

L’art pour financer les initiatives étudiantes

L’admiration d’œuvres d’art se voit adjoindre une fonction philanthropique dans le cadre de la première édition de Rouge et Art, présentée à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins du 5 au 17 février. Sous la présidence d’honneur de la rectrice de l’Université Laval, Mme Sophie D’Amours, l’événement vise, par la vente des tableaux de ses trois artistes invités, à amasser des fonds pour financer diverses activités et initiatives étudiantes, en plus d’encourager la diffusion du travail d’une artiste-étudiante.

Le projet est né de la volonté du Bureau de la vie étudiante (BVE) de faire la promotion du talent étudiant dans ses nombreuses déclinaisons, entre autres le talent artistique, à travers son fond de soutien à la vie étudiante. « On cherchait un moyen de mettre ce fond en valeur, son but étant de soutenir les initiatives parascolaires des étudiants de l’Université Laval et de soutenir les activités du BVE », explique sa directrice Geneviève Champoux.

Rouge et Art est par ailleurs le fruit d’une rencontre : M. Edwin Bourget, professeur émérite de la Faculté des sciences et de génie et ancien vice-recteur à la recherche et à la création, également artiste-peintre, a signifié l’année dernière son intérêt pour une exposition philanthropique au profit de la vie étudiante. De fil en aiguille, la Fondation de l’Université Laval s’est jointe à l’initiative, puis M. Éric Dupont, homme d’affaires et détenteur d’un doctorat en physiologie endocrinologie, qui a offert, tout comme M. Bourget, certains de ses tableaux pour l’exposition.

Une vitrine pour le talent artistique étudiant

« Quel beau mariage! Cela nous permet de mettre en valeur la Salle d’exposition, le fond, la vie étudiante et de mettre plusieurs personnes à profit, à travailler en équipe pour atteindre des objectifs », lance Mme Champoux, avant de signifier qu’il ne manquait alors qu’une pierre à l’édifice. « Comme le mandat de la Salle d’exposition est de mettre en valeur le talent étudiant, on voulait, malgré le fait que ce soit une exposition à caractère philanthropique, rappeler cette mission première, ajoute-t-elle. On a donc fait un appel de candidatures à l’École d’art. » L’artiste sélectionnée par le jury, qui a présenté une exposition en solo dans la même enceinte l’automne dernier, est l’étudiante à la maîtrise en arts visuels Iris Lindsay.

Alors que les profits engendrés par la vente des tableaux de MM. Bourget et Dupont seront entièrement remis au BVE, Rouge et Art se veut plutôt une vitrine pour Lindsay, qui récoltera le résultat de ses ventes. Apposés à la droite de chacune des œuvres, des écriteaux mentionnant ce à quoi pourrait servir le montant de son acquisition : de nouvelles bourses offertes au Gala de la vie étudiante, d’autres accordées aux artistes contribuant à l’Imageothèque (service de location d’œuvres sur la campus, la majorité étant données par des étudiants passés ou actuels). L’exposition met en évidence cette dernière, trop peu connue des étudiants et autres amateurs d’art ; la totalité des 30 œuvres mises en vente n’étant pas aux murs de la Salle d’exposition, les tableaux manquants peuvent y être découvert.

Des créations inspirées par la nature

La directrice Geneviève Champoux, en ce qui concerne l’exposition, mentionne qu’au-delà de son aspect philanthropique, une réelle attention a été portée à la variété des créations présentées, ainsi qu’à leur cohérence. Pour l’acheteur potentiel d’une œuvre, « c’est un coup de cœur, indique-t-elle. Donc si on veut attirer un large public, il faut être en mesure d’avoir des propositions qui séduisent plusieurs personnes. »

Edwin Bourget propose des tableaux au style figuratif, très inspiré par la nature, alors qu’Éric Dupont, dont l’attention semble attiré par ce même thème, offre une démarche plus abstraite. « Le travail de M. Dupont va chercher des éléments dans l’infiniment petit et dans l’infiniment grand dans la série Cellules. Spontanément, on voyait que, même si au niveau du style c’est très différent, au niveau de la thématique abordée, il y avait un lien, poursuit Mme Champoux. Quand on a fait la sélection de l’artiste-étudiant – ça s’est fait dans un deuxième temps – c’est sûr qu’un de nos critères était la compatibilité avec les deux autres artistes qui étaient associés au projet. »

En plus d’être affichées en salle et à l’Imageothèque, les œuvres sont accessibles aux curieux et aux collectionneurs sur le site web du BVE.

Consulter le magazine