Annoncés jeudi soir comme un plateau double, Peter Peter et Monogrenade se sont livrés au Cercle à un étrange bal, où le public semblait à la fois conquis et

Le bal des beaux

En ouverture, Peter Peter, auteur-compositeur-interprète de Québec « exilé » à Montréal, a donné son spectacle d’une façon qui lui est propre, soit éclectique, surprenante, parfois même déroutante. S’il sonne comme un gentil garçon tourmenté en studio, c’est un artiste autrement plus complexe qui s’est présenté au public.  L’emballage plus rock et alternatif n’est pas pour déplaire et ses textes lui permettent sans doute cette attitude décalée. À savoir si le musicien joue un jeu ou s’il cache une extrême nervosité derrière cette parade, cela reste un mystère.

S’en est suivi, en véritable vedette de la soirée, l’attendu Monogrenade qui pourrait être l’enfant illégitime de Karkwa et Patrick Watson. La formation qui mène sa barque depuis 2008 dans un genre plus qu’à la mode, réussit pourtant à détonner et surprendre dans sa simplicité, malgré un nombre considérable de musiciens sur scène, dont un délicieux trio de cordes.  Assuré et visiblement à l’aise, Monogrenade a réussi à envoûter le public pourtant distrait du Cercle avec ses mélodies douces, ses textes inspirants et une énergie qui ne saurait mieux convenir à l’automne. C’est surtout l’authenticité du groupe qui semble plaire, ainsi qu’une maîtrise de la scène impeccable et rare pour les groupes indépendants. Le groupe se prépare à une tournée en France : reste à voir s’ils sauront en rapporter de belles nouveautés.

Notons quand même deux ombres au tableau : le son toujours problématique du Cercle, malgré un réarrangement des haut-parleurs, ainsi que des spectateurs souvent trop bavards, ruinant parfois l’ambiance intime et chaleureuse de certains morceaux.

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