La formation punk montréalaise The Sainte Catherines était de passage à l’AgitéE.

Le pétard humide des Sainte Catherines.

Comme le chanteur Hugo Mudie l’a si bien dit entre deux chansons, mercredi dernier à L’AgitéE, les Sainte Catherines n’ont plus 20 ans. En écoutant le nouvel album de la formation montréalaise, Fireworks, on constate qu’il a malheureusement raison.

Le son titanesque, le trio de guitares et l’intensité qui font la beauté de l’opus Dancing for Decadence, lancé en 2006, manquent à l’appel. Fireworks s’inscrit dans la même continuité punk, mais on reste sur notre faim: les chansons «coup de poing» brillent par leur absence, l’ensemble est assez décousu et manque de cohérence. S’il était d’un autre groupe, on pourrait dire que c’est un très bon album, mais comme on parle ici des Sainte Catherines, on ne peut qu’être déçu.

Le problème avec le punk, c’est que lorsqu’un groupe nous habitue à un ton agressif, à des paroles incisives et à un tout inspirant, on en redemande. Quand il appuie moins fort sur la pédale, on finit par rouspéter en tentant de déchiffrer la nouvelle direction. C’est ce qui se passe avec Fireworks. En l’écoutant, on cherche l’erreur, on monte le volume, on tourne en rond, sans arriver à comprendre où est passée la fougue de jadis.  

Au moins, le groupe se défend toujours très bien sur scène. Son répertoire est pertinent, la présence de ses membres sur scène est sans artifice. Ceux-ci réussissent avec brio à garder l’attention de la foule. Il reste qu’ils sont toujours en période d’adaptation, puisqu’à l’instar du style, l’alignement de la formation a changé. Mercredi dernier à Québec, The Sainte Catherines ne comptait que deux guitaristes, qui ont réussi à reproduire le son des premiers albums sans trop de difficulté. La nouvelle venue, Andrea Silver, a sérieusement botté des culs à la batterie, même si c’était sa deuxième performance de la soirée. Elle avait en effet gardé la cadence de la formation Dig It Up avant qu’Hugo Mudie et ses comparses viennent la rejoindre.

La foule est restée tiède en fin de soirée, ne demandant que du bout des mains un rappel. Les Montréalais sont tout de même remontés sur scène pour un dernier tour de piste, remerciant ensuite chaleureusement les spectateurs de Québec avant de se retirer une fois pour toutes.

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