Les jeunes programmateurs : La relève qui décloisonne la littérature

Meurtre et mystère, calendrier coquin, circuit extérieur… Pour la plupart des gens, ce ne sont pas les premiers mots qui viennent à l’esprit lorsque vient le temps de trouver des moyens pour promouvoir la littérature auprès des 15 à 25 ans.

Ces idées sont pourtant le fruit de l’imagination débordante des jeunes programmateurs, l’initiative jeunesse de la Maison de la littérature.

Inaugurée le 8 octobre dernier et située dans l’édifice du temple Wesley, la Maison de la littérature est une institution qui a pour mission de faire sortir la littérature des livres afin de la partager auprès du public. Les jeunes programmateurs, en proposant des activités par et pour les jeunes, s’inscrivent parfaitement dans cette perspective.

Pour Émilie Turmel, adjointe à la programmation à la Maison de la littérature, l’implication de la jeunesse est incontournable. « Quand on essaie de faire des activités pour les 15 à 25 ans et que l’on a 35, 45, 55 ans, on n’est pas toujours dans le mille par rapport à ce qui peut réellement intéresser cette tranche d’âge. Il n’y a pas mieux que des jeunes qui ne connaissent pas les rouages de la machine littéraire pour ne pas se buter à des limites qui pourraient entraver la création. Il y a là un côté imaginatif et innovant essentiel. »

Un rayonnement étudiant

Les jeunes programmateurs, ce sont deux comités distincts (un pour les 15 à 18 ans, l’autre pour les 19 à 25 ans) qui conçoivent chacun quatre activités différentes pendant l’année. Parmi les cinq membres du groupe des 19 à 25 ans, on retrouve Catherine Côté, Alice Guéricolas-Gagné, Éric LeBlanc, Maxime Plamondon et Virginie St-Pierre, tous étudiants ou anciens étudiants en littérature à l’Université Laval.

La volonté de s’impliquer, de faire valoir leurs idées et de faire rayonner la littérature ainsi que les initiatives jeunesse sont toutes des raisons qui les ont poussés à vouloir intégrer les jeunes programmateurs, une très belle opportunité selon Éric LeBlanc. « De pouvoir constater que l’on peut déjà mettre notre imaginaire sur la place publique, je crois que ça vaut la peine de saisir cette chance. »

La nouveauté de cette initiative constitue également un atout pour Virginie St-Pierre. « Il n’y a pas eu d’antécédents aux jeunes programmateurs. On ne peut pas être comparé et on peut aller aussi loin que l’on veut. »

« C’est représentatif de la littérature telle qu’on la voit actuellement. » — Maxime Plamondon, jeune programmateur

Des activités inusitées

Cela signifie créer des activités aussi improbables qu’un meurtre et mystère pour Halloween ou un calendrier coquin mettant en vedette des personnages mythiques de la littérature québécoise. Des initiatives qui se veulent inclusives et qui laissent une place importante à la relève et à l’interdisciplinarité, selon Maxime Plamondon. « C’est représentatif de la littérature telle qu’on la voit actuellement. C’est une littérature de partage où les styles se mélangent, les influences se côtoient. Il s’agit aussi de montrer à ceux qui sont plus âgés qu’il y a un avenir dans la littérature. »

Dans le cas du meurtre et mystère intitulé Adieu, Sherlock !, l’interdisciplinarité prend tout son sens. Des comédiens, des musiciens et une scénographe se sont joints à l’équipe des jeunes programmateurs pour créer une soirée unique où des personnages célèbres de la littérature policière et d’horreur interagissent avec le public afin de résoudre le meurtre du célébrissime Sherlock Holmes.

Si l’expérience apporte beaucoup à ceux qui y participent sur les plans professionnel et personnel, ceux-ci sont également très confiants par rapport à ce que la contribution des jeunes apporte à la Maison de la littérature et à la société en général. Un vent de fraîcheur, certes, mais surtout la preuve que le monde littéraire de demain est entre de bonnes mains.

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