Les Sportifs dans le pit du Cercle

Photo : Courtoisie, COMMUNICATIONS SIRA BA

Celui qui chante Noël est un jour comme les autres organise son temps des fêtes à sa manière : dans les cantiques et les boules, mais pas ceux auxquels vous pensez.

Louis-Augustin Roy

Que la déno­mination soit Mononc’ Serge et les Ac­commodements raisonnables, – et le Sarge Jazz Band, – et les Jean Charest (à Sherbrooke), ou Mononc’ Serge et les Sportifs, David Valen­tine, Peter Paul et Ugo Di Vito accompagnent presque inva­riablement Mononc’ pour son marathon dans l’underground québécois. Course de fond plus rock qu’acoustique avant même son (a)cross-country au Canada : depuis Marijuana sur l’album 13 Tounes trash, il s’est rendu compte qu’il y a un autre genre d’intérêt pour ses chansons lorsqu’il se branche sur l’électrique lourd. Il défend cependant l’ensemble de l’oeuvre, seul ou en groupe, et, étant «dû», il sortira un album plus acoustique au cours de la prochaine année, a-t-il confirmé en entrevue.

Il s’était déjà engagé dans cette voie avec sa chanson Péladeau, commandée et mise en ligne lors du printemps des carrés rouges. La chanson portait initialement sur Martineau, mais il a changé de cap après avoir écrit un cou­plet particulièrement inspirant sur le boss – qui a la même rime, d’ailleurs, alors…

S’il touche à beaucoup de choses, c’est qu’il aime la va­riété. En musique comme en politique d’ailleurs, Mononc’ tient à un certain éclectisme qui n’est pas toujours exclusif : souverainiste, il a rencontré la Reine «pour le même trip que rencontrer le Bonhomme Carnaval» ; de gauche, il passe dans les radios commerciales, presque exclusivement à Radio X , entonnant «je chante pour les morons». Il est, au Québec, déçu de constater l’inculture et l’anti-intellectualisme se propager; architecturant sa chanson sur Jean Charest autour de notions capillaires ou celle sur Jacques Duchesneau autour d’un rumi­nant «moustachu dans l’âme», il déplore la manière dont la politique a fini par ne surfer que sur l’image.

Comme il le dit, pour un ar­tiste, il vaut mieux déranger qu’indifférer. Si vous faites un détour pour aller voir son spec­tacle, vous ne devriez pas en sortir indifférent.

Qui ? Mononc’ Serge et les Sportifs

Quand ? 29 décembre

Où ? Au Cercle

Consulter le magazine