Impact Campus est allé à la rencontre de l’écrivain Michel Folco.

L’histoire d’un mec même pas circoncis

Adolf Hitler. Un personnage difficile à aborder, s'il en est un. Non seulement Michel Folco se l'est approprié le temps d'un roman, mais il s'est également approprié sa famille, rattachant le Führer à la généalogie des personnages récurrents de son œuvre, la famille Tricotin. Ne laissant rien au hasard, Folco s'est non seulement rigoureusement documenté sur le sujet, mais est également parti sur les traces de la famille Hitler. «J'ai fait toutes les piaules!», raconte-t-il. «J'ai retrouvé tous les endroits où Hitler a vécu avec son père, où son père a vécu et tout. C'était passionnant.»

Pour Michel Folco, le but principal de l'ouvrage était de rester plausible. Pas rigoureusement exact, mais plausible. «Je ne veux pas faire de Norman Mailer, qui transforme Hitler en fils de Satan, ce genre de trucs. Ce n’est pas mon propos.» En revanche, Folco semble regretter de ne pas s'être davantage accordé de liberté quant au personnage. «À la fin, ça devient presque une bio officielle», déplore-t-il.

S'étant entièrement plongé dans la vie d'Hitler, l'auteur en parle désormais avec des nuances nouvelles. «Le fait de vouloir le diaboliser à tous les étages de sa vie… c'est pas vrai! En fait, c'était qu'un pauvre couillon!» explique-t-il, en évoquant les différents malaises certifiés et probables d'Adolf Hitler, notamment son gênant météorisme abdominal, une affliction relativement rare causant d'incessantes flatulences. «En plus, c'est vrai que Hitler, comme Napoléon, comme Dieu, ce sont vraiment de grands génocidaires. Parce que, quand même, le mètre-étalon de tous les génocides, si on veut bien réfléchir, c'est quand même le Déluge!»

Un sixième roman à venir

Bonne nouvelle pour les fans: la prochaine œuvre de Folco est déjà en chantier. Alors que plusieurs de ses romans s'achevaient à l'aube de la Première Guerre mondiale, l'auteur s'apprête maintenant à franchir la barrière avec une œuvre consacrée à la guerre de 1914-1918. «Ça commence le 4 août, le lendemain de la déclaration de guerre, et ils partent au front. Ça ira jusqu'en 18, si je suis toujours vivant!», achève-t-il en blaguant.

Questionné à savoir s'il avait l'intention d'explorer d'autres horizons que le monde européen, l'écrivain admet être très tenté par les histoires d'Amérindiens. «Ce que j'aimerais travailler, mais d'une autre façon, c'est Little Big Man: le petit blanc marmailloux qui est avec sa famille et tout et les Indiens l'attaquent. Il est récupéré et élevé par les Indiens et il devient chef de guerre! Ça, c'était mon truc quand j'étais gosse. Ça me plairait bien! »

Et les Pibrac?

C'est la redoutable dynastie des bourreaux Pibrac qui a fait la renommée de Michel Folco. Son premier roman, Dieu et nous seuls pouvons, faisait l'éloge de ces assassins commissionnés par la loi et grassement payés pour enlever la vie des criminels. Avant son dernier roman, Folco a toujours pris soin de gâter son lectorat avec une petite apparition d'un Pibrac à un moment où l'autre de son roman. Pas cette fois. «Ce n'était pas volontaire, ça ne se prêtait simplement pas», se défend-t-il.

Consulter le magazine