Photo : Alice Beaubien

L’Objet 2016 : Un encan qui s’éclate

C’est au Musée de la civilisation que se tenait la 23e édition de l’encan et de la remise de prix de l’Objet. Au grand bonheur des concepteurs, des acheteurs et des visiteurs, 36 objets ont été exposés, admirés et vendus.

La tradition de l’Objet a continué son chemin grâce au travail acharné du comité organisateur et des concepteurs. L’année 2016 a apporté son lot d’innovations, d’idées surprenantes et d’élégance.

Sylvie Girard, présidente d’honneur et architecte associée à CGA architectes Inc., parle de l’édition 2016 comme d’une «cuvée extraordinaire». Horloge, module pour bébé, bol à fruits pour ne nommer que ceux-là : les étudiants se sont surpassés pour produire des objets ludiques ou utilitaires.

Qui dit mieux ?

Tout le monde a la chance de voir sa création monter aux enchères ou de gagner des prix. « C’est assez partagé. Ce qui se vend le plus dépendra du coup de cœur des acheteurs », explique Catherine D’Amboise, membre du comité organisateur et étudiante à la maîtrise en architecture.

Le prix moyen de vente tourne autour de 347 $. En 2015, Écho, un amplificateur de son en bois confectionné par Julien Beauchamp-Roy et Romy Brosseau s’est vendu pour un peu plus de 2000 $, remportant aussi quatre prix. Cette année, la plus haute surenchère est montée jusqu’à 800 $. Les sommes amassées servent à financer les activités des finissants en architecture en plus de financer des activités qui font rayonner l’architecture à l’extérieur des murs de l’école.

De la commercialisation d’objet a déjà été faite, il y a cinq ans, pour une lampe, se souvient Catherine D’Amboise. Sans se positionner contre la vente en série, L’Objet ne pousse pas dans cette direction, car son but « reste que chaque objet soit unique et que l’acheteur soit le seul qui possède l’objet chez lui », ajoute la jeune femme.

Défi accompli

Pour les jeunes architectes, l’Objet aura amené son lot de défis. Pour Anthèse, un pot à compost créé par Alexis Boivin, Gabriel Demeule, Vincent Foster et Philippe Vézina, les créateurs ont désiré montrer le cycle de la vie à travers leur objet. Exposer quelque chose qui est laissé pour compte. Pousser l’audace avec la translucidité, rendre le laid beau, et même espérer que le pot à compost se retrouve comme centre de table.

C’est en riant qu’Alexis et Vincent avouent avoir fait face à plusieurs obstacles au cours de la fabrication d’Anthèse : délais trop cours, problème de coulage, changement des types de matériaux. Ils ne sont pas la seule équipe à avoir été confrontée à ce genre de casse-tête puisqu’essais et erreurs font partie du jeu créatif. Malgré tout, leur projet s’est terminé comme prévu.

Ils en ont retenu qu’un tel projet demande beaucoup d’organisation, d’efforts et de ténacité, mais que c’est possible avec un bon travail d’équipe. Leur dur labeur a été récompensé, puisqu’ils ont remporté le 2e prix du jury.

Prix
Le Bouquet PrudeCourtoisie l'objet 2016
Le Bouquet Prude
Courtoisie l’objet 2016
AnthèseCourtoisie l'objet 2016
Anthèse
Courtoisie l’objet 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1er prix du jury et premier concours d’idée : Le bouquet prude, un vase de Francis Gaignard et Gabriel Lemelin

2e prix du jury : Anthèse, pot à compost d’Alexis Boivin, Gabriel Demeule, Vincent Foster et Philippe Vézina

3e prix du jury : La délicate, table de Guillaume Fournier et Violaine Giroux

Prix du public : En trois temps, trois mouvements, horloge de Sophie Binette, Cassandre Bouchard, Jérome Duval et Émilie Sirard

 Ce qu’ils ont dit 

Julien Marie, étudiant en mobilité de l’École d’architecture de Lyon et concepteur de Stujl, objet composé de trois tabourets inspirés par le modèle des poupées russes :

« Il y a une grande liberté de création dans L’Objet. Ça nous permet de quitter les règles qu’on peut trouver un peu en architecture, de créer quelque chose de plus petit, que les personnes vont pouvoir toucher plus facilement. Puis, ça permet de réaliser quelque chose de concret, ce qu’on n’a pas forcément l’habitude de faire. »

Deborah Nadeau-Roulin, étudiante à la maîtrise en architecture et conceptrice de l’horloge Tadasana et co-conceptrice de la lampe Sous-bois avec Marie-Ève Labine :

« En architecture, on travaille souvent dans les idées, dans les images, etc. Faire des objets, c’est travailler la matière, donc on apprend beaucoup sur comment assembler les choses, puis on comprend un peu tout l’aspect constructif derrière les matériaux. »

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