Entrevue avec Macédoine : De la cuisine à Nashville

Le nom le dit : le groupe de Québec fait dans la musique éclatée. La recette de Macédoine ? On prend un auteur-compositeur-interprète (Jean-Philippe « Malone » Lepage), on ajoute quelques collaborateurs, une bonne tasse d’influences musicales et on laisse mijoter jusqu’à obtention d’un disque – Bé – aux tonalités éclectiques.

Au départ, Macédoine est le projet de Jean-Philippe « Malone » Lepage. « Le but, c’était de montrer ma musique, de faire quelque chose qui ne ressemblait à rien d’autre en mélangeant plein de styles », présente d’emblée le chanteur de la formation. La collaboration avec le guitariste Benoît « Shampoing » Villeneuve allait de soi, ajoute-t-il. Après la sortie d’un premier EP en juin 2012, tout s’enchaîne : « On a quelques shows puis on a complété le band avec d’autres musiciens », conclue celui qui signe également les textes des chansons funkyfolk du groupe tout en terminant un baccalauréat en géographie à l’UL. Il fait ici référence à Cédric Martel (Mauves), qui commencera bientôt un baccalauréat en musique à l’UL, de même qu’à Bruno Lemieux, détenteur d’une maîtrise en éducation.

« Tant que ça groove »

Cette grosse mosaïque musicale est nourrie des influences et des projets auxquels ses membres prennent part. « On sent beaucoup sur le disque les influences de Shampoing et de Cédric dans les arrangements de la musique de Jean-Philippe. On sent que les nouveaux musiciens qui se sont ajoutés à cet ensemble amènent un petit quelque chose. Déjà, elle a commencé à prendre une nouvelle saveur, cette Macédoine-là », atteste Malone. Le filon dans tout ça ? Le groove, qui lie les ingrédients musicaux. « Le groove, c’est le point central. Nous, tant que ça groove, on ne se pose pas trop de questions », confie-t-il.

Une ambiance intime et familiale

Le nom de leur album, dont la sortie est prévue pour le 1er novembre, il sort d’où ? « Ça vient du grand patriarche de Macédoine. Mon père disait tout le temps ça. Il ponctuait les phrases avec ça », se souvient Malone. « En même temps, ça montre qu’on ne se prend pas trop au sérieux et qu’on a du fun. En bout de ligne, on s’appelle et on est intimes de même. » L’ambiance est bon enfant, quasi-familiale entre les cinq musiciens. Pas surprenant alors d’apprendre de Shampoing le premier opus du groupe a été enregistré dans la cuisine de Jean-Philippe. « Un album de Macédoine fait dans une cuisine. Y’a rien de plus concept que ça », renchérit le chanteur.

La cuisine n’est qu’un départ pour la formation. Mi-sérieux, mi-rieurs, les gars de Macédoine ont Nashville dans le collimateur. S’en aller « straight à Nashville », dixit Shampoing, est à la fois un gros rêve et un running gag bien assumé pour les cinq musiciens. « Notre plan de conquête, c’est faire un autre album vite le plus rapidement possible, s’organiser un voyage en autobus jaune et se rendre à Nashville pour faire des pressions sur les grands studios pour qu’ils nous permettent d’enregistrer », ambitionne Malone. Pour l’instant, Shampoing reste plus modeste : « Nous, on dit qu’on est big jusqu’au Coin de la Patate », admet-il.

Questionnaire insolite avec Jean-Philippe « Malone » Lepage

Dans un monde dominé par les zombies, avec quelle arme te défendrais-tu ?

« Je vais courir, I guess. »

Quelle est la pire façon de mourir selon toi ?

« Battu par des douchebags. Ça, j’en aurais peur. »

Ces jours-ci, quelles chansons as-tu dans la tête ?

« Il y a une toune de Plume Latraverse que j’ai pas mal en tête. J’écoute aussi beaucoup de Mayer Hawthorne qui est un artiste américain, qui fait un genre de pop R’n’B soul funk. »

Quel légume aimes-tu le plus dans une macédoine de légumes ? 

« Moi, je suis le petit pois parce que je suis le petit gros de la gang. On est tous notre légume fétiche je te dirais : Cédric, c’est la fève parce qu’il est grand, Shampoing, c’est la carotte puis Marc-André, c’est le navet. Y’en a pas pour Bruno : lui, c’est la marmite. C’est lui qui tient le truc. »

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