NORMPORN : Frencher la diversité

C’est au Studio P qu’avait lieu, le 7 mars dernier, le spectacle NORMPORN. Il s’agit du second projet du Collectif Exond&, formé majoritairement de bacheliers en littérature de l’UL. Pour cette lecture poétique, musique et chorégraphie se sont partagés équitablement les sens du spectateur.

NORMPORN, bien qu’ayant un titre provocateur, se dissocie complètement de la pornographie. Le but n’étant pas d’exciter les spectateurs avec de la sexualité gratuite et crue, mais plutôt de se laisser aller dans une exploration de l’humain, dans ses aspects les plus flous. C’est un spectacle intimiste qui traite de l’intime.

Ayant pour thème principal la diversité sexuelle, NORMPORN propose un regard plus large sur la définition de l’homme et de la femme. Dans ce spectacle s’inscrivant dans le cadre du Mois de la Poésie, on traite d’homosexualité, d’hétérosexualité et de bisexualité, toujours à l’aide de poésie et non de faits, ce qui laisse place à interprétation. Les textes tendent tous vers ce flou des orientations sexuelles de l’humain.

« Tu m’entends ? »

Le collectif y met en scène « l’idée que chaque personne essaie de se relier à quelqu’un d’autre sans y arriver complètement », explique Véronique Langlais, membre du collectif. Qu’on pense aux émotions qui passent difficilement par Facebook et par texto ou à la facilité d’accès de la pornographie en ligne et à ses conséquences, notre époque est marquée par une difficulté à communiquer. Facebook, Instagram, Tinder, les textos, la pornographie : tout y examiné.

Miser sur le mouvement

NORMPORM entre dans la bulle du spectateur sans frapper. Sa mise en scène qui table sur le mouvement permet d’illustrer les « interactions qui ne se passent pas toujours dans le texte », précise Myriam Breault, membre du collectif et étudiante en études littéraires à l’UL. Elle est complétée par une ambiance musicale signée Mathieu Turcotte et des chorégraphies de Karine Chiasson.

Quelques passages pourraient être plus concis, certains sujets étant largement traités alors que d’autres sont à peine survolés. Somme toute, la soirée passe vite, le spectateur doit constamment se tourner la tête pour suivre l’action et les mouvements des artistes. On brise régulièrement le 4e mur pour s’approcher des spectateurs et les inclure dans la réflexion qu’apportent les textes poétiques. Au final, NORMPORN est peut-être la seule fouille à nue que l’on peut qualifier de respectueuse.

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