Overtime : partir de rien

Dès le 26 novembre, ils seront sept sur la scène du Théâtre de Poche, réunis pour l’ultime offrande des Treize en cette année 2013. Ils joueront Overtime, une création collective dont trois des artisans, Julie-Anne Tremblay, Alexandre Bellemare et Éric Robitaille, nous ont raconté la genèse.

Nathan Murray

On sent une fébrilité mêlée d’excitation chez les trois acteurs. C’est qu’au-delà du fait de monter sur scène, les représentants de la troupe et leurs comparses défendront une œuvre tout à fait originale à la fin de novembre, née de leurs rencontres et de la fusion de leurs idées. Éric Robitaille, directeur des Treize, le souligne : au début du processus, il n’y avait rien, ou presque. « À la base, il y a la présentation d’un texte à Julie-Anne et à Simon Lepage, le metteur en scène, mais on voulait tenter la création collective », précise l’acteur. Julie-Anne renchérit : le metteur en scène a été le « chef d’orchestre » du projet, qui s’est ensuite développé et enrichi lors de séances d’improvisation libre entre les comédiens. « On se regardait, on s’évaluait », explique Éric Robitaille. « On a filmé tout l’exercice et, alors même que les improvisations se succédaient, des personnages, des images ont émergé ».

Certains thèmes ont ensuite servi de fil directeur pour l’élaboration de la pièce. Alexandre Bellemare parle d’une image forte, celle de la chrysalide, et de la « nécessité du changement qui constitue, en quelque sorte, le cœur de la pièce »; Éric Robitaille insiste sur le déni, la tristesse et le jeu complexe entre le refus et l’acceptation. Des idées qui unissent entre elles des histoires qui ont dépassé le cap des improvisations pour être intégrées à une véritable « pièce chorale », où trois vies se déploieront devant le spectateur sans jamais se mêler. Trois histoires nées d’un patient travail de création, libre mais néanmoins exigeant. Et imprévisible. « Pendant une impro, Julie-Anne s’est couchée en boule dans un grand cœur qu’elle avait dessiné. L’image est restée, et on l’a reprise sous différents modes dans les trois histoires. Si ça n’avait pas été de ça, de ce moment, ou d’autres moments semblables, la pièce aurait pu être complètement différente », se rappelle Éric. Derrière l’œuvre achevée se cache un processus très riche. « On ne voit pas les scènes du même œil, parce qu’on a tout ce bagage derrière », illustre Alexandre. D’où une véritable fierté, résumée admirablement par Julie-Anne : « Ce sont nos mots, ça vient de nous! » Ne reste plus à ces mots, désormais, qu’à attendre la grande rencontre avec le public.

Quoi? Overtime

Qui? Création collectiveLes Treize

Quand? 26 novembre au 1er décembre

Où? Théâtre de Poche du pavillon Maurice-Pollack

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