Le FNC à Québec en est présentement à sa deuxième édition.

« Petit train va loin »

Il y a environ un mois, Claude Chamberlan, fondateur du Festival du nouveau cinéma, a fait parvenir à Michel Savoy la liste des films qui allaient être présentés à l’édition montréalaise (et officielle) du FNC. Pour sa part, M. Savoy a dû sélectionner une quinzaine de films parmi plus de 350 œuvres qui ont été présentées dans la métropole du 13 au 24 octobre. «Petit train va loin, on n’est pas pressés. 15 films en primeur en une semaine c’est déjà beaucoup à Québec, mais je pense que c’est appelé à grossir», anticipe-t-il. «Pour l’instant, c’est un mini festival qui a été monté à bout de bras, sans aucune subvention. C’est énorme.»

La sélection des films du FNC à Québec se fait selon l’intérêt et le jugement de Michel Savoy. À ses yeux, les films inconnus sont plus valorisants à montrer que les œuvres des grands cinéastes de ce monde. Pour donner un exemple datant de l’an passé, celui-ci s’estime plus fier de la cinquantaine de personnes ayant assisté à Red Race, un documentaire sur la «fabrication» des athlètes gymnastes en Chine, que des salles combles pour les films d’Almodovar et de Von Trier. «J’ose prétendre qu’on élargit la fenêtre cinématographique à Québec en montrant des films qui, sans nous, ne seraient pas montrés», explique le directeur de la programmation en soulignant que certaines œuvres présentées dans le cadre du festival ne seront jamais achetées par les distributeurs, ainsi vouées à un succès éphémère.

Parmi les critères de sélection, la disponibilité des copies est sans doute le plus décisif, celui qui limite les possibilités parmi les choix de Michel Savoy. «Québec est en dehors du circuit des grands festivals», plaide-t-il. «Il y a des tas de complications. L’accroissement du nombre de  canaux télévisés fait en sorte qu’il y a de plus en plus de festivals», ajoute en ce sens Claude Chamberlan pour illustrer le parcours sans répit des copies de films inédites. Pour contrer le phénomène d’indisponibilité, les deux cinéphiles promettent de débuter leur collaboration plus tôt l’an prochain.

Made in Québec

Le volet international est prédominant au sein du FNC, mais la moitié des films présentés à Québec sont de la province. Parmi ceux-ci, Snow and Ashes (Neige et cendres) de Charles-Olivier Michaud est particulièrement attendu et clôturera le festival jeudi prochain, le 4 novembre. La représentation de Territories a d’ailleurs été remplacée par une deuxième projection du long-métrage de Michaud, la première séance étant déjà complète. «Beaucoup, beaucoup de gens de Québec ont participé à ce film-là. À eux seuls, ils pourraient remplir la salle pendant deux semaines», raconte avec humour le réalisateur originaire de Saint-Romuald, qui a gradué du Los Angeles Film School en 2007.

Entièrement tourné à Québec (mais majoritairement en anglais), Snow and Ashes raconte les aventures et le retour pénible de Blaise Dumas, un correspondant de guerre parti couvrir les conflits en Europe de l’Est en compagnie d’un ami et collaborateur photographe. «Je voulais montrer une autre réalité que celle des journalistes embauchés par les chaînes. C’est un film indépendant sur des journalistes indépendants», soutient Charles-Olivier Michaud.

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