Le prix Ringuet comme une consolidation

Un étudiant au doctorat en études littéraires à l’UL, Gabriel Marcoux-Chabot, vient de remporter le prix Ringuet 2016 pour son roman Tas-d’Roches, publié en 2015 aux éditions Druide. Pour ce dernier, « un tel prix  vient confirmer que ce qu’on fait vaut la peine ». Ce projet de longue haleine mené durant ses études à la maîtrise lui a demandé sept ans de travail avant d’arriver en librairie.

Soulignant la qualité littéraire exceptionnelle d’un roman, d’un récit ou d’un recueil de nouvelles, le prix Ringuet est remis chaque année à un auteur québécois. D’un point de vue pratique, l’obtention d’un tel prix garantit une plus longue vie au roman. Lorsqu’on sait que les œuvres ne survivent que quelques mois sur les tablettes des librairies, une telle mention permet d’attirer une nouvelle fois l’attention sur cette œuvre publiée il y a maintenant un an.

Gabriel Marcoux-Chabot espère que de nouveaux lecteurs s’attarderont sur son travail. Il souhaite aussi que les gens qui avaient vu Tas-d’Roches passer parmi les nombreux titres de la rentrée littéraire de l’an dernier plongeront cette fois-ci dans l’univers à la fois rabelaisien et bellechassois du livre.

Une œuvre éclatée

Tas-d’Roches déconstruit la mise en page, multiplie les jeux de mises en forme. On y retrouve des listes et des narrations enchâssées, les différents caractères de typographie se bousculent. Marcoux-Chabot explique que des écrits comme le sien sont très rares et difficiles à publier. Ces livres représentent un énorme défi d’édition en raison des jeux de mise en page. Ils impliquent également un plus gros investissement et comportent leur lot de risques. Selon Gabriel Marcoux Chabot, une récompense pour une œuvre aussi éclatée prouve que cela vaut la peine de jouer avec les codes et de proposer quelque chose de nouveau. L’auteur souhaite que cela ouvre la porte à plus de romans de ce type.

Des projets d’études qui valent la peine

Gabriel Marcoux-Chabot souligne qu’il est possible de produire, dans le cadre d’études à la maîtrise en études littéraires, quelque chose qui se démarque et qui est reconnu au même titre que le travail d’auteurs expérimentés. Son roman et ce prix en sont, selon lui, la preuve. « Faire une maîtrise, ce n’est pas simplement un exercice de style. Cela peut mener à quelque chose. » Il tient à mentionner que ce prix revient aussi en partie à ses directeurs de maîtrise, Alain Beaulieu et François Dumont, qui l’ont aidé durant toute l’élaboration du projet.

Après la parution du livre, les remises en question et les doutes se sont immiscés dans la tête de l’auteur. Ce n’était pas le premier projet qu’il menait ; le roman Il tombe des anges est paru en 2007 et le recueil de poésie Le rire du fou est sorti 2004. Mais la certitude de continuer à écrire a été un peu ébranlée. Cela dit, l’obtention du prix Ringuet le rassure et l’encourage à poursuivre.

Tas-d’roches lui a également valu le prix Rabelais 2016 de la francophonie, décerné par l’Académie Rabelais à l’auteur d’une œuvre remarquable d’inspiration rabelaisienne.

En ce moment, il poursuit son doctorat en création et travaille au remake d’un classique québécois. On retrouvera une thématique au cœur de l’écriture de Marcoux-Chabot : la ruralité. Le ton sera toutefois très différent de Tas-d’Roches. « Ce sera court, dense et plus sombre. » Ensuite, il aimerait beaucoup se plonger dans une fiction d’anticipation prenant toujours racine sur le territoire québécois, cette fois-ci au cœur de sa région d’adoption, le Saguenay-Lac-Saint-Jean.

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