Prix Videre en arts visuels: L’UL bien représentée

Les trois lauréats des prix Videre en arts visuels 2016 sont d’anciens ou d’actuels étudiants de l’Université Laval. Il s’agit de Charles-Étienne Brochu, Martin Bureau et Aline Martineau. 

Le récipiendaire du prix Relève, Charles-Étienne Brochu, étudie actuellement à la Maîtrise en arts visuels. De son côté, le lauréat du prix Création, Martin Bureau, est diplômé de la maîtrise interdisciplinaire en arts. Enfin, Aline Martineau, qui a été récompensée par le prix Reconnaissance, a étudié à l’École des arts visuels de l’UL.

Les deux finalistes du prix Relève, Samuel Breton et Camille Rajotte, sont aussi diplômés de la maîtrise en arts visuels à l’Université Laval, tout comme l’un des finalistes du prix Création, Dgino Cantin. L’UL était donc bien représentée à cette remise de prix.

Pour Charles-Étienne Brochu, son prix représente une belle reconnaissance. « C’était la première exposition solo que je réalisais. Ça me donne une belle tape dans le dos, avoue-t-il. En sortant du bac, on ne sait pas comment le public et nos pairs vont recevoir notre travail. Donc je suis très content de recevoir cette reconnaissance-là aussi rapidement. »

Récompensé dès sa première exposition

L’artiste illustrateur a été récompensé pour son exposition Heureux ensemble présentée du 30 octobre au 29 novembre 2015 à la petite galerie de l’Œil de Poisson. L’œuvre principale est un dessin représentant environ 250 personnages ayant tous une histoire à raconter.

Charles-Étienne explique que ses illustrations sont toujours dans un style très coloré afin d’être attrayantes pour l’œil et d’amener le public à s’approcher afin de remarquer tous les petits détails cachés, à la manière d’Où est Charlie. Pour l’illustrateur, le plus important, c’est de laisser aller son désir de dessiner. « J’ai souvent un concept en tête, mais j’aime divaguer, profiter du moment, m’amuser ». Il met donc en scène des éléments du quotidien en amenant une « twist pessimiste ».

Il représente des figures de la culture populaire qui relient les gens de son âge par leur bagage et leurs références que ce soit Facebook ou certains sites Web. « Je parle de moi, mais je parle à d’autres aussi. Je veux créer un dialogue entre tout le monde. Je m’adresse à ma génération, mais je crée aussi des personnages qui peuvent rejoindre des gens de tous les âges », assure-t-il.

Le jeune artiste se dit très heureux de sa situation actuelle. En plus du prix Videre, il a récemment remporté le premier prix du concours interuniversitaire de bande dessinée. Charles-Étienne a plusieurs projets à venir dans la prochaine année.

Un bon milieu pour les arts visuels

L’étudiant se trouve très bien installé à Québec, comme il y a beaucoup d’infrastructures en arts visuels. Selon lui, la dizaine de centres d’artistes présents dans la ville représente un bon support pour la relève. « C’est un milieu artistique vivant. On a de bonnes relations avec nos pairs. On s’encourage, on se donne des conseils. On se connait tous au moins un peu. Tout le monde est super sympathique. »

Selon lui, le milieu est loin d’être compétitif quoique, pour trouver des contrats, il faut être débrouillard, actif et pro-actif. Cependant, comme le milieu est assez petit, la reconnaissance vient rapidement. « C’est une belle scène artistique, pas trop grosse, on a l’impression de pouvoir faire une différence », estime-t-il.

Le récipiendaire du prix Création, le peintre et vidéaste Martin Bureau, abonde dans le même sens. Après 20 ans de pratique dans la capitale, il l’apprécie toujours autant. L’artiste, qui se considère privilégié, vit de son art depuis une quinzaine d’années. « Ça été un long chemin, un long parcours après mon bac. Il n’y a pas de miracle, on avance un pas après l’autre », affirme-t-il. Il a la chance d’avoir des amis dans le monde de la musique, comme Fred Fortin, ce qui lui a permis de réaliser plusieurs pochettes d’album.

Selon lui, la scène de Québec est très intéressante puisque la communauté artistique n’a pas peur de se mélanger entre les disciplines. Il est fier de ce milieu sain et interdisciplinaire où la solidarité trône bien au-dessus de la compétition.

Un deuxième prix Videre

Il s’agit d’un second prix Videre pour Martin Bureau, qui avait aussi gagné le prix Relève en 2003. Pour lui, le fait de recevoir cette fois le prix Création prouve que son travail a atteint une certaine maturité, ce qui lui fait chaud au cœur.

C’est son exposition Check Engine, présentée du 4 mars au 3 avril 2016 à la Galerie 3 qui a été récompensée. Il explique que ses tableaux représentent des contrastes, l’équation des extrêmes. Il cite en exemple Mediterranean Sundance, un tableau sur lequel on retrouve un groupe de migrants perdu en mer ainsi qu’un surfeur profitant de la vague que ceux-ci subissent. Il veut ainsi illustrer le choc entre plaisir et péril.

Le projet de web documentaire sur lequel il travaille en ce moment, Les murs qui parlent, présente le même genre de contradictions en montrant les murs de séparation entre les pays comme l’Israël et la Palestine. Le projet devrait être lancé sur internet vers la fin 2017.

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