Quand la relève s’expose

Une atmosphère intime. Un éclairage éclatant. Une salle aux murs d’un blanc immaculé. Une statue de plâtre à la tête fracassée trône au milieu de celle-ci. C’est dans ce décor que la Galerie des arts visuels de La Fabrique nous invite à découvrir Banc d’essai, une exposition où se côtoient mémoire, tragédie et quotidien.

Soutenir la relève en arts visuels à Québec, voici l’une des missions que s’est donnée la Galerie des arts visuels. C’est pourquoi l’organisme entame l’année en présentant les œuvres de quatre artistes-étudiants inscrits en deuxième année du Baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université Laval. Pour la 12e édition du Banc d’essai, ce sont les travaux d’Audrey-Anne Béliveau, de Stéphanie Letarte, de Danny Massicotte et d’Anne Plourde qui ont été sélectionnés.

Quatre artistes, quatre univers

Présentement en échange étudiant en Europe, Dany Massicotte est le créateur de deux structures imposantes. Outre une statue de plâtre à la tête détruite, le jeune homme a aussi rendu hommage à la créatrice Camille Bernard Gravel grâce à son ingénieuse Machine à pluie. Cette création à la fois intrigante et complexe est composée d’une boite en bois et d’un mécanisme visible par le public. Une fois actionné, celui-ci fait lever et descendre des pistons submergés d’eau, recréant ainsi une pluie inversée.

Pour sa part, Anne Plourde exploite à merveille l’univers des lettres. Des œuvres inspirées nous permettant d’assister à la dualité du caractère, alors que celui-ci est utilisé tant pour sa symbolique que pour sa textualité. Que ce soit par le biais d’un imprimé traversé par de la laine ou encore des collages des bandes de textes sur des toiles en bois, il s’agit alors d’un mélange parfait entre la littérature et les arts visuels.

Comme en témoigne sa série de photographies présentée lors de l’exposition, Audrey-Anne Béliveau se sert de son quotidien pour créer. « J’aime travailler avec ce qui m’entoure, de voir les possibilités à exploiter avec ce que j’ai dans mon environnement, transformer des objets et des représentations figuratives et les amènent à devenir autre chose. »  En plus de ses photographies, Audrey-Anne propose une intéressante projection d’un paysage défilant sous les yeux du spectateur.

Stéphanie Letarte expose quant à elle une série de portraits sans visage particulièrement touchants ainsi qu’une structure en métal surplombant une chaise. Pour l’artiste, la place des émotions joue un rôle central dans son art : « si je ne mets pas l’émotion en images, j’utilise l’image pour les créer en utilisant du beau, de l’étrange ou de la fragilité ».

L’exposition Banc d’essai 2017 est présentée jusqu’au 5 février à la Galerie des arts visuels à l’édifice La Fabrique.

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