Impact Campus on Ice, en supplémentaire à l'hiver 2019 - Photo: Courtoisie, Stéphane Groleau

Qu’on soit philosophe. Ou alors musicien. 

Debout ! les damnés de la terre ! Ha ! L’occasion était trop belle, belle et solennelle, même, pour ne pas rater notre sortie. Ainsi, si je me fie aux moult indices parsemés ici et là dans ma boîte de courriels non lus, Impact Campus hebdo ferait ses boîtes tout en nourrissant – allo, les faux surpris ! – le dessein évident de me laisser derrière.  

Tant pis, les presque 32 ans de couverture culturelle et artistique de votre journal préféré, qui tache les yeux pour une avant-dernière fois cette semaine, méritent d’être soulignés bien haut et bien fort. D’abord, pour l’incomparable travail que ses chefs de pupitre et ses journalistes ont fait dans la promotion des projets créatifs lavallois, mais également pour la place de choix que ses artisans lui ont permis de prendre dans l’écosystème culturel de la Ville de Québec. On ne compte plus aujourd’hui les plumes impactiennes (ne tirez pas sur le messager, mais sur les réviseurs) qui l’animent au quotidien, dans les médias autant que sur scène ou en librairie.  

L’aventure se poursuit en janvier, dans une nouvelle maison, certes, mais avec le même amour pour les voix d’aujourd’hui et celles de demain. 

La vie est un éternel bilan, disait le biscuit chinois. On vit tellement en plein cumul de ces événements et ces intérêts passés que c’est toujours avec une franche surprise que l’on redécouvre des témoins de son jadis et de son naguère personnel. Relire les unes du 31 octobre 1995, ou bien celles du 12 septembre 2001, pour des raisons différentes, bien sûr, nous fascinera continuellement.  

Pour avoir parcouru dans les dernières semaines les archives d’Impact Campus, de 1987 à aujourd’hui, j’ajouterais que de revivre la mise au monde d’œuvres artistiques qui nous ont construit et accompagné au fil des années vient avec un choc décuplé, l’impression bien orgueilleuse de voir des amis être dénigrés injustement, d’autres être célébrés sans nuance, un tribut à la saveur d’un mois loin dans le rétroviseur. 

J’ai entr’aperçu dans les archives un album de Nirvana jugé convenu, un Tarantino nouveau moqué. Cohorte après cohorte d’artisans des Treize dont le travail fût passé sous la loupe, également. Même chose pour les alignements successifs de la LUI. 

Moi qui ai toujours considéré La Chicane comme une infusion de toutes les horreurs du monde mise en musique : pas si vite, jeune homme ! Le contexte ! Boom et consorts cumulaient à l’époque les conditions gagnantes pour abreuver l’oreille de l’automobiliste captif. L’assurance morale de faire chanter !  

Suite au verso 

Trêve de niaiseries incompréhensibles : la section Arts et culture d’Impact Campus est une petite mine d’or à découvrir, à protéger et à animer. Le format mensuel qu’adoptera le journal – dorénavant magazine – des étudiantes et étudiants de l’Université Laval nous permettra d’offrir le même regard critique sur les créations d’ici, un même appel à la discussion avec les hommes et les femmes qui nous font rire, rêver et réfléchir, en plus de nous garantir l’espace pour approfondir certaines thématiques, pour élaborer, pour remettre en question la pertinence du débat du jour. 

On se revoit donc de l’autre côté de la réjouissance, en janvier, pour créer et vivre ce nouveau magazine ensemble. Vous serez nos yeux et nos oreilles : sortez, découvrez et redécouvrez, on s’en reparle. 

Des témoins essentiels 

Ce serait un brin impoli de clore ce chapitre du journalisme étudiant à Québec sans saluer chacun et chacune de nos journalistes, critiques et chroniqueurs(euses), ainsi que les chefs de pupitre aux Arts qui ont fait d’Impact Campus la vitrine sur l’art étudiant et local qu’il demeure aujourd’hui, de Christian Hommel à ma prédécesseure immédiate, Cloé Hurtubise. C’est leur plume que j’ai pu distinguer des pages de plus en plus jaunes des archives, témoin d’une scène culturelle en constante construction. 

Merci, et au plaisir de jaunir avec vous.

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