Rencontre avec Josiane Aubuchon

Issue de la cuvée 2012 de l’École nationale de l’humour, Josiane Aubuchon était en prestation le 17 janvier dernier au Show de la rentrée. Attirée par les nouvelles expériences, l’humoriste touche-à-tout n’hésite à plonger dans une grande variété de projets. Elle fait notamment partie des Femmelettes, un collectif d’humour 100 % féminin. Josiane s’est entretenue avec Impact Campus à sa sortie de scène.

Les Femmelettes existent depuis maintenant quatre ans. Chaque premier lundi du mois, elles présentent de nouveaux numéros écrits expressément pour l’événement. Depuis, 35 cabarets ont eu lieu. Il s’agit d’un imposant défi. Le délai est court pour pondre du matériel inédit conjointement avec le travail et autres soirées d’humour. Il s’agit d’ailleurs de la seule contrainte. Ces femmes peuvent donc faire ce qu’elles veulent lorsqu’elles sont sur scène. Celle qui a d’abord étudié le théâtre explique que « le but est que ce soit ludique, parle de ce que tu veux, de la façon que tu veux, mais il faut que ce soit drôle ».

Le public est toujours au rendez-vous. « Les femmelettes, c’est un collectif. On est vraiment chanceuses, parce que le public a vraiment embarqué », souligne Josiane. L’audience connait bien le principe de la soirée. C’est pourquoi l’humoriste se donne comme objectif de présenter, au moins une fois par saison, une scénette comique qu’elle interprète avec une comparse.

Le projet a été démarré par Marie-Lise Pilote qui se désolait de la faible représentation féminine dans les soirées d’humour traditionnelles. À noter que les hommes ne sont pas exclus. Chaque Femmelette a l’assurance de pouvoir présenter et surtout de roder du nouveau matériel de façon régulière grâce à cette tribune mensuelle. Le succès de la soirée s’explique peut-être par tout cela, avance Josiane.

Avoir Marie-Lise Pilote comme fée-marraine, ce n’est pas rien. Sa présence au sein du groupe lui procure une meilleure crédibilité, mais surtout une visibilité accrue. L’apport de l’humoriste et animatrice ne s’arrête pas là. Chaque mois, elle se rend disponible afin d’aider celles qui le désirent dans leur création. Marie-Lise s’efforce aussi d’inclure ses collaboratrices dans ses autres projets.

Cette expérience s’avère d’ailleurs assez bénéfique pour Josiane. Sa démarche créatrice accorde une place importante à l’improvisation. Sans l’urgence de raconter lorsqu’elle est sur scène, elle n’a que très peu d’inspiration. Elle explique qu’une bonne partie de son matériel solo est issu des expérimentations lors des cabarets.

Faire rire son public

Lorsque questionnée sur l’impact qu’elle peut avoir autour d’elle, l’humoriste ne se juge pas en mesure de changer le monde. Elle se compare à Fred Dubé ou Louis T et se considère incapable d’évoluer dans un style d’humour plus engagé. Josiane préfère humblement faire rire son public. Si une personne qui a une mauvaise journée passe un bon moment grâce à elle, son mandat est accompli. Elle admet quand même qu’être femme et de prendre la parole représente une certaine forme d’engagement. Et s’il y a un sujet sur lequel elle souhaite se positionner, c’est les régions. « Je défends les petites parcelles du monde que je maîtrise. »

Outre l’humour sur scène, Josiane varie beaucoup ses occupations. Au printemps dernier, elle a participé à une séance de projection mettant à l’honneur l’oeuvre d’Alice Guy Blaché, réalisatrice pionnière du début du siècle. L’instant d’une soirée, Josiane s’est transformée en bonimenteuse alors qu’elle commentait avec humour les films muets projetés au public, un peu à la manière de Louis-José Houde et son émission Dolloraclip. « C’est un de mes beaux contrats de 2016, j’ai vraiment tripé ».  Elle cherche d’ailleurs à répéter l’expérience.

Signe qu’elle ne renonce à rien, il est aussi possible de voir Josiane dans la websérie 1 fois par mois. Ces courtes capsules tentent de démystifier les menstruations sur un ton comique. « Souvent, je m’en fais parler dans les écoles secondaires ou à l’épicerie. » Ce qu’elle aime des nombreux projets auxquels elle participe, c’est d’avoir l’occasion de faire des rencontres. En évoluant avec des artistes qui n’œuvrent pas tous dans l’humour, elle a l’opportunité de toujours apprendre quelque chose de nouveau. Elle en profite à chaque occasion. Tout cela et bien plus ajoute à son statut autoproclamé d’humoriste « random » dont elle semble bien fière.

Consulter le magazine