Crédits photo: Revue Études littéraires

Se faire sujet : la prise de parole au féminin

La deuxième édition du Colloque Femmes de lettres 2019, événement interuniversitaire, aura lieu les 7 et 8 novembre prochains à la Maison de la littérature. Il est co-organisé par Mylène Bédard, professeure en histoire littéraire des femmes à l’Université Laval, ainsi qu’Anne-Sophie Gravel, Catherine Parent et Claudia Raby, trois doctorantes au Département de littérature, théâtre et cinéma.

Par Emmy Lapointe, cheffe de pupitre aux arts et culture, en collaboration avec Claudia Raby, co-organisatrice du colloque.

Les femmes et l’espace public

Le colloque vise à explorer les façons dont la parole au féminin s’énonce tant en euphémismes qu’en vociférations, par des stratégies qui permettent aux créatrices de s’imposer dans l’espace public. Pour faire connaître les langages et les imaginaires de ces femmes-sujets, des spécialistes provenant du Canada et de l’international examineront leurs stratégies discursives et leurs démarches artistiques. La formule 5 à 7 du jeudi mettra en scène des performances de créatrices qui interrogent les nombreuses déclinaisons de l’identité féminine. L’entrées est libre.

Programmation 

La programmation complète se retrouve sur le page Facebook, mais voici quelques éléments de celle-ci en rafale.

Jeudi le 7 novembre

INSOUMISES ET SUBVERSIVES
Président de séance : Adrien Rannaud
13h || Benoît Doyon-Gosselin (U. de Moncton)
Déclinaisons du Radical Softness dans l’Acadie des années 1970 : Huguette Légaré et Angèle Arsenault
13h30 || Julie Levasseur (U. McGill)
Désir, agentivité et « bad feminism » dans Difficult Women de Roxane Gay

17h30 || Alexandra Boilard-Lefebvre (UQÀM)
De l’intérieur vers l’antérieur : accumulations de versions et surécriture du récit de filiation
18h || Mélanie Landreville (U. de Sherbrooke)
L’entretien de l’augure
18h30 || Myriam Thibault (U. McGill)
L’embouchure (extrait) : sur le devenir-queer de la psychanalyse
19h || Marie Darsigny (autrice)
J’avais le droit aussi d’vouloir lâcher mon cri

8 novembre

ÉCRITURES SCARIFIÉES COMME TÉMOIGNAGES DE LA SURVIVANCE
Présidente de séance : Andrée Mercier
9h30 || Sophie Benard (U. de Picardie Jules Verne)
Les récits de soi et d’enfance de femmes, innovations linguistiques et littéraires
10h || Emilia Deffis (U. Laval)
Laura Alcoba et la mémoire de la violence
10h30 || Bénédicte Noiseux-Germain (U. Laval)
Vie de père, honte de fille, parole de femme : tension entre silence, paroles formatées et engagement de l’écriture chez Annie Ernaux dans La place

FEMMES CINÉASTES : CRÉER SA PROPRE PRATIQUE
Présidente de séance : Anne-Sophie Gravel
13h15 || Cyrielle Lévêque (U. de Lorraine)
Recueillir la parole des autres : une lecture au féminin de l’œuvre de Sylvie Blocher
13h45 || Julie Beaulieu (U. Laval)
Prendre la caméra En tant que femmes au Québec
14h15 || Esther Pelletier (U. Laval)
Se faire sujet : une femme orchestre

Parce que l’absence est violente

Parce que l’absence des femmes dans les corpus universitaires n’est pas encore assez criée. Parce que cette absence doit encore être nommée et réparée. Parce que j’ai dû lire quatre fois Le Père Goriot de Balzac dans mon parcours universitaire, mais qu’on ne m’a jamais demandé de lire Virginia Woolf, Marie Uguay, Marguerite Yourcenar et toutes les autres. Parce que Genette est partout, mais Kristeva nulle part. Parce qu’ils posent les femmes comme sujets, parce qu’ils décloisonnent,  les colloques, les conférences, les cours dédiés aux femmes artistes ont été et sont encore pertinents et nécessaires.

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