Entrevue avec The Seasons : L’amour à quatre

Ils ont remporté le grand prix Bêtes de Scènes en 2012, signé avec Vega/Universal ainsi que The Agency Group en 2013, et voilà que 2014 s’annonce tout en splendeur pour Hubert et Julien Chiasson, Samuel Renaud et Rémi Bélanger.

Noémie Doyon

Ils sont The Seasons, le groupe à surveiller, une promenade sans les pieds, un voyage où vous ne pouvez pas aller, et ils « tourneront » le Québec, le Canada et plus encore (pourquoi pas?) avec les chansons de leur prochain album.

C’est le 19 juin 2013 que le groupe The Seasons a lancé son premier EP, Velvet !!!, au Cercle, en tant que band indépendant. Quatre gars, une salle bondée, sept chansons, trois points d’exclamation et puis tout s’est écroulé… en leur faveur. Ils signent un contrat de disque et entreprennent de ressortir ce même EP en y apportant plusieurs changements. « Ça a vraiment été rapide, sept jours de studio pour sept chansons, on vivait de nuit » explique Julien, l’un des deux chanteurs de la formation. « On a pris le temps de tout mettre à notre goût, ajoute-t-il ». Ce dernier EP ne serait alors mis en vente qu’en format numérique. Il serait aussi presque complètement réenregistré et réédité par le même réalisateur, Stéphane Rancourt (Jean Leloup, Pascale Picard band). C’est donc un mini-album de quatre chansons (au lieu de sept) qui vient tout juste de se hisser parmi les « En Vedette » de la section alternative d’iTunes.

C’est avec leur single Apples que le groupe réussira, d’oreilles en oreilles, à générer des coups de cœur. « C’est une chanson qui parle d’amour et de pomme vertes trop sûres, » raconte Hubert, l’autre chanteur du groupe. Des pommes qui, finalement, goûteraient davantage la douceur d’un après-midi d’été, à cause de sa sonorité plus jazz. Cette première chanson juxtaposée aux trois autres de l’EP Velvet!!! ne fait que prouver l’approche très éclectique de la formation : « on préfère ne pas se définir », avouent-ils. La deuxième, Copernicus, s’effiloche sur des brumes psychédéliques, tandis que la troisième, The Way it Goes, se fond sur des allures rock 60’s. Toutes trois mènent à Velvet Wedding, la dernière de l’EP, qui, elle, cogne contre le beau et le sombre, s’étend sur celui qui l’écoute et le berce en le serrant très, très fort. Les membres de The Seasons préparent actuellement leur premier album de douze chansons, dont les quatre du dernier EP qui devrait sortir sous peu sous le nom Pulp. Lorsqu’on l’interroge sur l’impression générale qu’il en a, Hubert répond que « c’est un peu comme une statue de marbre avec un visage d’inconnue, dessinée aux crayons feutres ». Cet album, qui sortira entre autres en vinyle, explore le bel et le moins bel amour, car selon eux, c’est le moteur de tout.

Leur pochette est réalisée par Jonathan Robert, un jeune artiste québécois, et l’album est truffé des collaborations de Sébastien Champagne au piano et de Lassou Sanou à la flûte. « On n’a pas peur d’aller chercher le talent autour de nous », reconnaît Julien. « On met beaucoup d’efforts dans la recherche des sons de façon non-conventionnelle », la flûte traversière ayant été déjà visitée et revisitée, ils sont allés chercher un côté plus africain. « Je me suis déjà retrouvé en train de frapper les cordes d’un piano avec un petit marteau pour enfants en métal », admet-il. Ce serait donc ça, les longues notes aiguës dans Velvet Wedding

Au fond, c’est dans l’esprit imaginatif et intuitif du groupe que l’on se glisse au fil de leurs chansons. Finalement, c’est une bonne chose, car on y laisse aussi un peu de nous-même à travers les images qu’on lui voue. The Seasons lance un premier album au printemps et, d’ici là, la sortie de son EP de quatre chansons nous permet de patienter (un peu plus calmement!)

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