L’agitation qui régnait au parterre laissait présager que Damien Robitaille était fort attendu. Le 11 avril dernier, à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec, il prouvait à un public varié [...]

Séducteur né

L’agitation qui régnait au parterre laissait présager que Damien Robitaille était fort attendu. Le 11 avril dernier, à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec, il prouvait à un public varié (quelques enfants, hommes, femmes… en fait, surtout des femmes) que les rythmes chauds n’ont pas de frontières, surtout pas quand le vrai printemps se fait attendre sous nos latitudes.

Justine Pomerleau-Turcotte

Que l’on soit déjà conquis par le charisme et l’humour de Robitaille ou non, que l’on aime ou pas sa musique, c’est indéniable: le chanteur est un entertainer de talent. Plus qu’un auteur-compositeur-interprète, il sait séduire : on voit par ses interventions, ses pas de danse et son aisance qu’il maîtrise l’art de se laisser désirer, puis de livrer exactement ce que le public souhaite. Tout est dans le rythme et le choix du moment.

Après avoir porté les costumes de chanteur folk, puis de crooner, Robitaille assortit maintenant son panama à ses chansons colorées pour teinter son répertoire de couleurs latines. Ses sept musiciens ( François Richard aux claviers, Louis Lalancette à la basse, Max Sansalone à la batterie, « Kiko » aux percussions, en plus d’une efficace section de cuivres ) et lui forment un ensemble solide. Tous connaissent leur métier et l’expérience transparaît : aucune apparence de début de tournée. Mention spéciale au conguero cubain déniché pour la tournée. Les arrangements sur scène lui laissent la place qu’il mérite. Spectaculaire et toujours de connivence avec le batteur, il complète ce tableau sonore ensoleillé.

La solidité se manifeste également dans l’aisance avec laquelle Robitaille jongle avec son répertoire. La relecture de Mètres de mon être, issue de la toute première mouture, était particulièrement réussie : toute la première moitié n’était accompagnée que par le shaker et les congas. Sans support harmonique, c’est un sacré défi pour la justesse; malgré cette contrainte, la conviction et le plaisir d’exécution évident rendaient le tout magistral. Les anciennes compositions semblaient particulièrement à leur avantage avec le groove accru. Effet de surprise ou simple question d’habitude, elles avaient parfois plus d’impact que les nouvelles, ceci dit sans rien enlever à Au pays de la liberté et Serpents et échelles, particulièrement enlevantes. Nos jambes se sont dégourdies pour les dernières pièces : pas d’âge pour se déhancher, et pas de limites aux tropiques!

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