Les concerts fauniques de retour à la Forêt Montmorency

La Forêt Montmorency vibrera au rythme de la musique singulière du groupe Les Naturalistes chaque samedi jusqu’au 2 septembre. Lors des spectacles, ses cinq membres reproduiront les sons d’animaux à travers différentes mélodies … interprétées à bord de canots!

Depuis maintenant 11 ans, les concerts fauniques sont présentés sur le site de la forêt d’enseignement et de recherche de l’Université Laval. La présence du Lac Bédard permet d’y atteindre un excellent niveau d’acoustique et ainsi de dépayser les spectateurs.

Afin d’imiter le plus justement possible les bruits produits par des animaux tels que les loups, les orignaux et des espèces d’oiseaux, les musiciens utilisent de nombreux instruments. Notamment la contrebasse, la cornemuse et même le didgeridoo sont complétés par des appeaux d’animaux.

En entrevue avec Impact Campus, le fondateur du groupe, Pierre Vaillancourt, décrit le spectacle comme étant assez inusité. « C’est presque un anti-spectacle parce qu’il n’y a pas d’éclairage, d’amplification, d’applaudissements. Il y a de merveilleux silences. »

Chaque année, l’objectif du groupe est de raffiner les pièces présentées lors des précédentes éditions pour rendre l’expérience des visiteurs encore plus intéressante. « Les pièces, c’est un peu comme du bon vin, ça se raffine. Plus on a de millage de fait, plus le concert s’améliore. »

Place à l’improvisation

Présenter un spectacle en pleine nature vient avec son lot de défis. Les membres du groupe sont forcés de prévoir jusqu’à l’imprévisible. Par les années passées, certains animaux présents dans la Forêt Montmorency ont déjà pris l’initiative de s’inviter dans la livraison d’une chanson.

Il ne serait donc pas surprenant qu’un grand-duc se mette à chanter ou que la meute de loups passant régulièrement dans le secteur du Lac Bédard se mette à faire du bruit durant un spectacle dans les prochaines semaines. Dans un tel cas, la stratégie à exécuter est bien simple.

« On laisse toute la place aux animaux et on reprend où on était rendus. Des fois, il y a des moments magiques où on continue et on dirait que l’animal fait vraiment partie du concert », ajoute Pierre Vaillancourt.

En harmonie avec l’écho

Le positionnement des canots doit aussi être ajusté en fonction des conditions météorologiques. Par exemple, les soirs où la pression atmosphérique est basse, les sons graves voyagent mieux. Quand elle est haute, les sons aigus prennent le dessus. L’important est de créer une acoustique qui s’harmonise avec l’écho en plaçant les instruments plus ou moins près de la rive.

« On commence à être pas mal expérimentés pour pouvoir jouer avec ça. On a des formations, un peu comme une équipe de football. En fonction des conditions, on va placer les canots à différents endroits pour optimiser la qualité du son entre les instruments. »

En cas de pluie, les musiciens offrent une version de leur spectacle en salle. Les spectateurs peuvent y assister et revenir gratuitement pour un autre spectacle plus tard dans la saison. Il est possible de réserver des billets pour les concerts fauniques ici.

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