Tableaux pour emporter

Emprunter un tableau comme on emprunte un livre, voilà une idée aussi excentrique qu’alléchante. L’Imageothèque de l’Université Laval vous offre la possibilité de sélectionner, parmi sa corpulente collection, une œuvre d’art à emporter.

L’Imageothèque de l’Université Laval, initiative du Bureau de la vie étudiante, est sans doute le secret le mieux gardé du pavillon Alphonse-Desjardins. Situé au local 2460, le service s’adresse aux étudiants et aux particuliers qui en ont marre de vivre entre quatre murs vacants, qui désirent épater leurs visiteurs ou encore qui rêvent secrètement de transformer leur salle à manger en galerie d’art.

Œuvre cherche locataire

Le projet, qui a vu le jour en 1989, offre aux usagers un choix parmi près de 400 œuvres, toutes exposées sur d’imposants panneaux à rails. Les gravures y côtoient la peinture à l’huile et le collage tout comme les paysages classiques y voisinent les portraits pop art.

Le procédé de location est simple. Un système informatisé répertorie les locataires et l’historique de leurs emprunts. Une fois le choix fait, on enregistre le prêt et on emballe l’œuvre pour lui assurer un transit en toute quiétude. Au moment de la location, on confie au locataire une petite étiquette informative qu’il peut, à sa guise, poser près de la création, à titre de cartel.

Une vitrine pour les créations étudiantes

Pour la plupart donnés par des étudiants lors de leur passage à l’Université Laval, les tableaux y sont affichés à la manière d’une véritable réserve. « L’objectif de l’Imageothèque est de mettre en valeur le travail et le talent des artistes, leur permettre d’avoir une vitrine. On s’assure aussi que les œuvres soient bien mises en valeur », explique Annie Raymond, conseillère à la vie étudiante.

La diffusion des créations et des artistes, l’Imageothèque semble en faire une priorité. Le site web du service de location présente une galerie virtuelle au sein de laquelle chaque tableau est joint à une fiche descriptive et à un texte révélant l’histoire et le travail de son auteur.

L’Imageothèque fait également le suivi de l’encadrement des tableaux : « On fait une veille assez serrée, à chaque année, on fait réencadrer certaines œuvres. […] L’œuvre peut être intéressante mais, avec un encadrement désuet, on ne la voit pas », affirme Mme Raymond.

Un service unique en milieu universitaire

Couramment baptisés artothèques, les services de prêt d’œuvres d’art sont généralement confiés aux municipalités et aux bibliothèques. L’Imageothèque de l’Université Laval se distingue donc de par son contexte universitaire.

Ainsi, la bibliothèque Gabrielle-Roy, dans le quartier Saint-Roch, possède son Artothèque depuis plus de trente ans. On y dénombre 1400 créations, principalement d’artistes québécois. L’Artothèque de Montréal, gérée par la Fondation des arts et métiers d’art du Québec, rend accessibles au public pas loin de 5000 œuvres depuis 1995.

« Dans les milieux scolaires, c’est assez unique. On semble être assez seuls au Québec, et ailleurs aussi », assure Annie Raymond. « On rejoint un public plus restreint. Ça fonctionne bien mais, je pense que c’est aussi un potentiel à développer. On essaie d’être présent et de se faire connaître. Je pense que les gens peuvent penser que ça peut être coûteux mais, ça ne l’est pas. »

Chose certaine, l’Imageothèque de l’Université Laval possède un grand potentiel. Le concept ne manque pas de rappeler avant tout que l’art existe d’abord pour être vu et partagé et non pas pour prendre de l’âge dans la noirceur des réserves. Le service est d’ailleurs sur le point de repenser son processus de sélection des tableaux qui, sous peu, permettra au projet de s’inscrire comme un incontournable du milieu artistique universitaire.

Où ? 

Local 2460 du Pavillon Alphonse-Desjardins

Quand ?

Mardi, jeudi et samedi : 12 h à 16 h

Mercredi et vendredi : 11 h 30 à 15 h 30

Combien ?

Tarif étudiant : 10 dollars pour quatre mois.

Tarif général : 20 dollars pour quatre mois.

Possibilité de deux renouvellements.

Maximum de cinq œuvres par période de quatre mois.

 

Imageotheque

 

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