Le groupe rock montréalais était de passage au Cercle dans le cadre du Festival folk de Québec.

The Besnard Lakes en eaux fertiles

Avec leur troisième album intitulé The Besnard Lakes Are The Roaring Night, lancé en mars dernier, la formation montréalaise The Besnard Lakes a donné raison à la critique, qui avait vu juste en encensant l’album précédent. Tellement que pour la deuxième fois, le groupe a décroché une nomination au prestigieux Prix Polaris, finalement remporté par Karkwa. Cette première victoire d’un groupe francophone avait soulevé les passions en septembre, après qu’un chroniqueur du Globe & Mail se soit demandé si Kakwa ne devait pas son prix à un hypothétique «Bloc Québécois», formé par les membres francophones du jury.

La bassiste de The Besnard Lakes, Olga Goreas, a avoué ne pas être au courant de la bisbille. Je lui ai donc résumé la situation. «Nous sommes partis en tournée tout de suite après la remise du Prix Polaris. Nous n’étions pas au courant de tout cela. Honnêtement, je crois que les gens ne cherchent qu’un prétexte pour provoquer une controverse. Karkwa méritait le prix. Je ne crois pas du tout que des gens se sont alliés pour qu’un groupe québécois remporte le prix», a-t-elle répondu du tac au tac.

En plus de défendre le dernier album sur la route, les membres de The Besnard Lakes ne chôment pas, à commencer par le chanteur (et conjoint d’Olga Goreas), Jace Lasek. Son studio d’enregistrement, Breakglass Studios, est de plus en plus réputé. Sa liste de clients compte notamment de gros noms tels que Patrick Watson, Stars, Wolf Parade et Malajube. Comme l’explique Olga Goreas, ce projet parallèle a eu un effet sur la musique de The Besnard Lakes. «Pendant l’enregistrement de Are The Dark Horse (le deuxième album du groupe), on était en plein déménagement du studio. On le construisait tout en enregistrant l’album ici et là. Le studio était fin prêt pour Are The Roaring Night, ce qui a donné un résultat plus cohésif, plus serré, avec une orientation un peu plus rock. Il y a quand même des similitudes, un fil conducteur qui lie les deux albums.»

Dernièrement, les Besnard Lakes se sont une fois de plus aventurés dans les méandres des trames sonores, après avoir réalisé celle de Sympathy for Delicious du réalisateur Mark Ruffalo. Ils ont accepté de répéter l’expérience avec Memories Corner d’Audrey Fouché. Avec Jace Lasek, Olga Goreas devait d’ailleurs finaliser le montage de l’enregistrement après le concert au Cercle, dans leur chambre d’hôtel. Selon elle, les fans de The Besnard Lakes devraient s’y retrouver en écoutant le film, qui prendra l’affiche en 2011. «C’est surtout de la musique d’arrière-plan, avec des voix et beaucoup d’effets. C’est un côté de notre personnalité musicale. J’aimerais croire que l’on pourra y reconnaître notre son», indique la bassiste du groupe montréalais.

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