The Suicide Squad : renaître de ses cendres | Critique | Cinéma

Cinq ans après la sortie du catastrophique Suicide Squad de David Ayer, dont les causes de l’échec artistique sont à partager entre le studio et le réalisateur, James Gunn prend la relève avec une version bien à lui de cette équipe de super-vilains aussi nazes que dangereux. On peut affirmer sans se tromper que The Suicide Squad version 2021 surpasse sur tous les plans son prédécesseur, même si ça ne fait pas de lui un chef-d’œuvre pour autant.

Réalisation : James Gunn| Scénarisation : James Gunn | Distribution : Margot Robbie, Idris Elba, John Cena, Taika Waititi, Joel Kinnaman, Viola Davis, Sylvester Stallone, Alice Braga, David Dastmalchian | Sortie : 6 août 2021

Par William Pépin, journaliste web

La redoutable Amanda Waller recrute une nouvelle fois une douzaine de criminels pour une dangereuse mission en échange d’une réduction de peine de prison. Le groupe de super-vilains se rend sur l’île de Corto Maltese pour mettre fin à un projet qui risque de menacer le sort de l’humanité.

Nouvelle brochette
Pour cette nouvelle mouture, le réalisateur des deux Gardiens de la Galaxie change les deux tiers de la distribution : exit les Will Smith et Jared Leto de ce monde, qui font ici place à Idris Elba ou encore à la voix de Sylvester Stallone pour interpréter le personnage de King Shark. Tout ce sang neuf permet à cette suite (qui n’en est pas vraiment une) de renaître des cendres de sa pâle version de 2016. Tous les acteurs livrent ici une performance redoutable avec comme dénominateur commun une énergie qui frôle la folie (mention spéciale à Margot Robbie, John Cena [!] et David Dastmalchian).

Quand la mise en scène et le rythme se conjuguent mal
J’avoue avoir de la difficulté à comprendre pourquoi les critiques sont aussi favorables à l’endroit de The Suicide Squad. Est-ce dû au premier film qui a mis la barre si basse? Est-ce parce que le film détonne visuellement, chose de plus en plus rare pour une superproduction? Est-ce grâce à son scénario qui mêle l’humour et le trash? Quoi qu’il en soit, la vision si singulière de James Gunn sort le film du lot des habituelles sorties d’été, plutôt fades. Ça, et le contexte sanitaire qui ampute inévitablement le choix en salle.

Il est vrai que, visuellement, le film est irréprochable. Gunn a le talent de créer une imagerie inoubliable grâce à une mise en scène astucieuse, mais aussi avec l’aide d’une direction artistique aux petits oignons. Son scénario témoigne d’une grande efficacité humoristique, mais le rythme est trop souvent inégal pour que l’on puisse apprécier la fluidité de l’enchaînement des scènes, parfois inutilement longues ou inutilement inutiles. Le troisième acte est, à mon sens, un bon exemple d’un climax qui perdure jusqu’à plus soif, sans toutefois être des plus originaux dans son dénouement.

On passe tout de même un bon moment devant The Suicide Squad. Malgré mes réserves, je ne peux que saluer l’audace et le talent du réalisateur. C’était la première fois que je retournais en salle depuis plus d’un an et demi et mes retrouvailles avec le grand écran m’ont particulièrement réjoui.

 

 

 

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