Le 21 février dernier, l’adaptation théâtrale d’Orange Mécanique, ce film culte de Stanley Kubrick, était présentée à l’Impérial de Québec pour le deuxième soir consécutif. Une salle comble devant une mise en scène signée Véronique Marcotte et une direction artistique assurée par Denis Bouchard.

Théâtre sanguinaire

Le 21 février dernier, l’adaptation théâtrale d’Orange Mécanique, ce film culte de Stanley Kubrick, était présentée à l’Impérial de Québec pour le deuxième soir consécutif. Une salle comble devant une mise en scène signée Véronique Marcotte et une direction artistique assurée par Denis Bouchard.

Miléna Babin  

Photo : Sylvain Fillos
Photo : Sylvain Fillos

Pendant que le public s’installe, fébrile, l’auteur-compositeur-interprète Danny Lutz est déjà à l’œuvre derrière sa table de DJ, située dans le coin droit de la scène. Il y restera d’ailleurs pendant les 70 minutes que dure la représentation. La chanson thème d’Orange Mécanique et Just Like Me nous enivrent, déjà. On s’apprête à assister à une représentation choquante : les plus sensibles d’entre nous (moi, par exemple) localisent la sortie, juste au cas. Au milieu de la scène, un divan blanc, moderne. Du balcon, on croit apercevoir un œil géant sur le plancher. La majorité des scènes auront lieu dans ce périmètre.

Vous connaissez l’histoire d’Alex ( Maxime Le Flaguais ), Jo ( Danny Gilmore ) et Momo ( Félix-Antoine Tremblay ), ces trois voyous qui se réunissent chaque soir pour commettre des actes aussi violents que gratuits, jusqu’au jour où la police débarque. Jo et Momo se sauvent, laissant Alex sur les lieux du crime: 14 ans de prison. Après que ce dernier ait passé deux ans derrière les barreaux, la ministre de l’Intérieur ( Geneviève Langlois ) lui propose de se soumettre à une « expérience » pendant deux semaines, en échange de sa libération. Alex sera forcé de regarder des vidéos d’une violence extrême afin que la ministre et son acolyte puissent analyser son rapport avec les notions de bien et de mal.

Cette adaptation théâtrale d’Orange Mécanique vaut tout à fait le déplacement, que ce soit pour la performance de Le Flaguais, hallucinante, la justesse de certaines scènes très difficiles à rendre — notamment un viol collectif de quasi dix minutes —, ou pour la narration (Roger La Rue), très efficace malgré un léger accrochage au niveau de l’accent, qui oscillait entre le français de France et le québécois dans les premières répliques, mais qui s’est replacé rapidement.

Quelques éléments sonnaient un peu faux: le fait qu’Alex sorte de la coke de n’importe où n’importe quand frôlait le cliché, ou certains accessoires comme la cravate et la croix en faisceaux lumineux. Autres bémols, être assis au balcon nous empêchait de bien voir certaines scènes et la température de la salle compétitionnait celle du Pôle Nord.

Les curieux qui n’ont pas eu l’occasion d’assister aux représentations des dernières semaines pourront se reprendre en mars — n’achetez pas de billets au balcon, de grâce! —, puisque deux supplémentaires viennent d’être annoncées.

Quoi ? Orange Mécanique
Qui ? Texte : Anthony Burgess, mise en scène : Véronique Marcotte Quand ? En supplémentaire les 15 et 16 mars
? Impérial de Québec

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