Critique du concert de Timber Timbre et de Ferriswheel.

Une sonorité aux parfums boisés

Une voix envoûtante, des mélodies inspirées, un bon vieux folk aux accents de blues, il n’en fallait pas plus pour charmer les spectateurs du Petit Champlain qui étaient réunis le 9 novembre dernier pour le spectacle de Timber Timbre. Le concert avait lieu dans le cadre du Festival folk de Québec, qui se déroulait du 9 au 13 novembre dans le cadre de son cinquième. L’événement peut se vanter d’avoir encore une fois à son programme des talents exceptionnels issus de la scène folk tels que Damien Robitaille, Keith Kouna, Emilie Clepper, The Besnard Lakes, Who Are You, etc. Les concerts étaient répartis dans différentes salles de la ville, dont l’AgitéE, le Sacrilège, le Cercle et le Théâtre Petit Champlain.

Timber Timbre
Coupe de vin à la main, Taylor Kirk, auteur et cerveau du groupe anglo-canadien, est monté sur scène. L’éclairage tamisé s’ajoutait à l’ambiance quelque peu obscure du spectacle. Le chanteur  à la voix feutrée et au vibrato bien senti était accompagné par ses deux musiciens: Simon Trottier à la guitare lap steel  et Mika Posen au violon. Ceux-ci venaient amplifier l’atmosphère planante créée par le chanteur, aussi à la guitare et au bass drum. Bien que le groupe ne comporte ni bassiste, ni batteur, on n’y sent pas de vide pour autant. Kirk a un magnifique timbre de voix et une présence qui suffisent à combler l’espace scénique. L’audience, souvent silencieuse, semblait tout simplement ensorcelée.

Pendant sa prestation, le groupe a surtout interprété des chansons de son dernier album éponyme paru en janvier 2009. Parmi celles-ci figurent «I Get Low», qui rejoint sans nul doute le style particulier de Jeff Buckley, ainsi que «Demon Host», pièce plus rythmée qui a été livrée à une interprétation particulièrement solide.

Timber Timbre s’est fait connaître notamment en faisant la première partie de la tournée de Patrick Watson. Il s’agissait du dernier passage en Amérique du Nord d’ici la fin de l’année pour le trio, qui entame une tournée en Europe. Le groupe travaille par ailleurs sur son prochain album.

Ferriswheel
La première partie du spectacle était assurée par Ferriswheel, dont fait partie le guitariste de Timber Timbre, Simon Trottier. Le groupe, composé d’un piano, d’une contrebasse, d’un violon, d’une batterie et d’une guitare, est un heureux mélange de musique classique et de folk. Sans parole, les compositions du groupe sont tantôt mélodiques, tantôt éclectiques. Si celles-ci manquent parfois de consistance, elles ont le mérite d’être toujours interprétées avec sincérité. Le violon, peut-être trop présent, ajoute certes de la couleur aux chansons, mais peut devenir agaçant. Si Ferriswheel a un style légèrement plus accessible que Timbre Timbre, celui-ci est loin d’être accrocheur. Les pièces sont ponctuées de segments de bruits divers créés notamment par le guitariste qui joue avec un archet ou encore par le batteur qui se sert de ses mains ou de ses cymbales pour jouer de la caisse claire.

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