Impact Campus a rencontré l’auteur-compositeur-interprète Pierre Lapointe lors de son passage au Grand Théâtre de Québec.

Une voix, un piano, un art

Nouvel album – nouveau concept

Pierre Lapointe présente au public son album Seul au piano, dont la pureté et la simplicité provoquent une excellente réception, ce qu’il trouve d’ailleurs bien étonnant. Celui-ci connaît la qualité de sa musique et s’attendait à une réaction plutôt bonne, mais il explique s’être habitué à son matériel: «C’est comme un T-shirt vraiment beau que tu portes tellement tous les jours, que tu ne vois plus qu’il est beau, explique-t-il en riant. Tout à coup, tu décides de le mettre pour sortir et tout le monde te fait des compliments ! Alors tu réalises que finalement, c’est vrai qu’il n’est pas laid. » La métaphore accompagne bien le sentiment du chanteur qui dit s’être surpris, lors des premiers spectacles de la tournée, à être ému et bouleversé à nouveau par l’interprétation de ses pièces.

Pierre Lapointe affirme qu’il lui a fallu des efforts et du courage pour oser réaliser un tel projet et assumer son statut de pianiste-chanteur. N’ayant pas de formation spécifique en musique, il explique ne pas se prétendre à la hauteur de tous les grands artistes avec qui il a travaillé. Il pense «avoir un peu le sentiment d’imposteur qui habite la majorité des créateurs». C’est avec modestie qu’il considère avoir du talent, pour savoir utiliser les particularités de sa voix et ses connaissances en piano. À ses yeux, il n'est pas un grand virtuose de la musique.

Carrière

Quand on lui demande si après dix ans de carrière, on a tendance à s’arrêter et à réfléchir, il répond s’être adonné à cette sorte de bilan. En faisant le constat de toutes les réalisations qu’il a derrière lui, sa conclusion n’est que: «ah! C’est pour que ça je suis fatigué!». Le succès qu’il a obtenu durant les dix dernières années le rend fier et relativement confiant pour la suite des choses. Même s’il est conscient qu’être au sommet de sa popularité est éphémère, il ne semble pas nourrir d’inquiétudes face au futur. Il sait que, peu importe dans quelle direction il ira, il a suffisamment gagné la confiance de ses collaborateurs et du public pour avoir leur soutien à tous les niveaux.

Il a déjà quelques projets mariant diverses disciplines artistiques et souhaite poursuivre dans cette veine. Il ne se considère pas comme un artiste multidisciplinaire, mais trouve intéressant d’exploiter différentes formes d’art. Il restera donc un créateur polyvalent, peu importe ce qui l’attend.

Conte crépusculaire

Outre sa tournée qui se poursuivra pour encore plusieurs mois, Pierre Lapointe prépare un prochain album, à propos duquel il dit peu de choses pour le moment. Il travaille aussi à l’élaboration d’un prochain évènement qui aura lieu à la galerie de l’UQAM du 4 au 7 mai 2011. En collaboration avec l’artiste plasticien David Altmejd, une création en partie spontanée, en direct, se prépare peu à peu. Le chanteur y voit un moyen de faire évoluer la chanson et de détruire les codes qui existent sur scène, notamment en présentant le Conte crépusculaire dans une galerie, plutôt que dans une salle de spectacle conventionnelle. Constituant le début d’une nouvelle forme de représentation artistique, le projet se veut être une création collective dont l’objet résulte de la rencontre. Une performance étrange qui plaira à l’œil averti, tout en promettant d’être accessible au grand public. Le but, par la suite, sera de laisser mourir le show. «Un spectacle est magique et éphémère et il faut respecter ce côté éphémère-là», défend l’artiste avec conviction. 

En concert les 23 et 24 février

Contrairement à la salle Louis-Fréchette, qui accueille habituellement les spectacles d’envergure de l’artiste, c’est la salle Octave-Crémazie qui a cette fois-ci servi de lieu à sa prestation intimiste, ayant vraisemblablement enchanté le public. C’est un sentiment réciproque qui unissait la scène et la salle lors de ces deux soirées et les spectateurs se sont trouvés ravis à la fin de cette rencontre avec Pierre Lapointe et son piano. Rencontre où, d’ailleurs, l’intensité de l’interprétation et l’humour des interventions étaient dosées à la perfection.

Le chanteur dit toujours avoir énormément de plaisir à se produire dans la Capitale et se sent particulièrement lié avec ses fans de Québec. Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’assister aux concerts des 23 et 24 février derniers, une supplémentaire est annoncée pour le 2 décembre prochain.

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