Voir Québec autrement

L’une des passerelles du Musée de la civilisation est envahie par l’exposition J’habite la ville depuis le 27 septembreet ce, grâce au programme 4e Mur : Rendre visible l’invisible.

La Fondation Michaëlle Jean est l’initiatrice du programme pancanadien 4e Mur : Rendre visible l’invisible. Ce dernier a pour visée d’ouvrir la clientèle des musées à une tout autre réalité et de montrer la vision qu’ont les plus démunis de la ville. Les œuvres exposées sont en fait le fruit de jeunes artistes provenant d’un milieu défavorisé, voire de la rue. En plus d’offrir une visibilité à ces jeunes créateurs, la fondation décerne une bourse visant à faciliter la conception du projet.

J’habite la ville est réalisé grâce à une collaboration entre l’École d’architecture de l’Université Laval, la Dauphine et le Musée de la civilisation. L’idée était de mettre le savoir et les aptitudes des étudiants en architecture au profit de trois jeunes passionnés, Jasen Gagnée, Alexandrine « Bob » Duclos et Samuel Tremblay, à qui les ressources sont moins accessibles.

Trois œuvres originales

Ainsi, la passerelle du Musée de la civilisation accueille quatre modules rectangulaires abritant d’abord une vidéo explicative du projet, puis les trois œuvres.

Parmi celles-ci, on retrouve la toile picturale de Jasen Gagné, faite à partir de matériaux mixtes. Celle-ci est une représentation en contre-plongée d’un des nombreux emblèmes de la ville de Québec, soit le Château Frontenac. La particularité de cette œuvre tient des différents fils de fer qui la transpercent, accentuant ainsi la structure du monument. On explique que « l’artiste souhaite rendre hommage à Anne Gasnier pour son aide apportée aux démunis de la Nouvelle-France au 17e siècle ».

De son côté, Alexandrine « Bob » Duclos tente de rendre le plus fidèlement possible la réalité de la rue en exploitant la photographie en noir et blanc. Le module qui lui est accordé dévoile 24 photographies composées principalement de prises de vue rapprochées. Par cette composition particulière, le spectateur peut ressentir la douleur que renferment les rues de Québec, mais il découvre surtout tous les détails qui lui échappent. Enfin, l’œuvre J’EXISTE témoigne de la multitude de vies et d’histoires que renferment les rues de la ville.

Le dernier travail artistique est une installation architecturale créée par Samuel Tremblay. Action Vert propose la maquette d’un bâtiment délaissé que l’on transforme en habitation écologique et efficace sur le plan énergétique. En plus de cet aspect vert dans la conception de l’édifice, celui-ci serait exclusivement ouvert aux sans-abris afin de leur offrir un toit décent. Ainsi, la visée de cette œuvre est de contribuer « au bien-être et à l’acceptation sociale des plus démunis ».

Ailleurs à Québec

Cette petite installation sur la passerelle du Musée de la civilisation est en place jusqu’au 9 octobre. En lien avec le thème de l’itinérance, il est aussi possible de visiter l’exposition Trajectoires au Perch-Sherpa. Celle-ci tente d’illustrer « les différents milieux de vie et d’entraide parfois fréquentés par les personnes en situation d’itinérance de la région de Québec ».

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