500 personnes manifestent à Québec

«Palestine, là où mon enfance à été sabotée par la guerre», scande Marie-Claude Tadros-Giguère, au centre de la foule. Porte-parole de la Coalition de Québec pour la paix, qui a organisé la marche, la femme d’origine palestinienne compare Gaza à une prison à ciel ouvert, où se trouvent toujours quelques amis et petits cousins. Pourtant, selon elle, «personne ne veut quitter le territoire». La septuagénaire se console en regardant la foule multiethnique déambulant, pancartes à la main : «Ça me fait chaud au cœur, malgré le froid».

La Coalition de Québec pour la paix demande notamment l’arrêt immédiat des bombardements israéliens dans la bande de Gaza et réclame du gouvernement canadien qu’il retire son appui à la politique israélienne. La déclaration de la Coalition a reçu l’appui de 21 organismes de Québec et de Chaudière-Appalaches. Le NPD et Québec solidaire se trouvent parmi les signataires.

Également porte-parole de la coalition, Sébastien Bouchard critique ouvertement la position canadienne dans ce conflit : «Le Canada a longtemps eu la position de l’ONU, mais les gouvernements conservateur et libéral sont maintenant en rupture avec le droit international, qui n’est pas appliqué à Gaza». Il pense aussi que les Québécois comprennent mal le conflit
israélo-palestinien et en donne la mesure en expliquant que la situation actuelle, «c’est comme si on avait enfermé tous les Québécois à l’île d’Orléans».

Partie du centre Lucien-Borne sur la rue Salaberry, la foule a marché jusqu’au consulat des États-Unis. Arrivée devant l’édifice, elle a scandé «assassins!», et a même laissé un soulier en souvenir. Selon la police de Québec, tout s’est déroulé pacifiquement.

Parmi les manifestants, il y avait plusieurs Québécois mais également des Européens, des Africains, des Sud-Américains, etc. Plusieurs enfants ont également pris part à la marche. D’origine marocaine, Bochra Ait était accompagnée de son mari et de ses deux enfants, dont un poupon. «Je suis venue dénoncer le génocide […] Là-bas, les mamans perdent leurs enfants par dizaines», a-t-elle expliqué.

Des manifestations semblables ont eu lieu un peu partout dans le monde samedi dernier. Malgré la pression internationale et les appels à un cessez-le feu, Israël ainsi que le Hamas refusent de mettre un terme aux bombardements.

Au moment de mettre sous presse, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU venait de condamner l’opération militaire israélienne et demandait une mission d’enquête. Malgré plusieurs abstentions lors du
vote, le Canada est le seul pays à avoir voté contre cette proposition.

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