C'est une surprise pour personne, les relations irano-américaines sont tendues depuis que le régime des mollahs s'est emparé du pouvoir à Téhéran dans les années 1980; et la tenue de l'Assemblée générale annuelle des Nations-Unies à New York la semaine dernière a une fois encore été l'occasion pour les deux adversaires de faire étalage des différents qui les oppose.

Foire d’empoigne diplomatique à NYC

C’est une surprise pour personne, les relations irano-américaines sont tendues depuis que le régime des mollahs s’est emparé du pouvoir à Téhéran dans les années 1980; et la tenue de l’Assemblée générale annuelle des Nations-Unies à New York la semaine dernière a une fois encore été l’occasion pour les deux adversaires de faire étalage des différents qui les oppose. 

Philippe C. Martine

Comme à l’accoutumée, c’est la venue à NYC du Président iranien Mahmoud Ahmadinejad et ses déclarations à l’emporte-pièce qui ont suscité les plus vives réactions à l’Assemblée générale annuelle des Nations-Unies ; au point de détourner l’attention des hauts dignitaires internationaux de la guerre civile en Syrie et de la situation humanitaire particulièrement préoccupante des centaines de milliers de réfugiés syriens qui fuient les zones de combat.

Dans son allocution de près d’une demi-heure prononcée devant une salle à moitié vide, Ahmadinejad s’est évertué à décrier l’ingérence internationale dans le développement de l’expertise iranienne en matière atomique, qui relève, a-t-il répété, des prérogatives exclusivement nationales, avant de se lancer dans une longue tirade contre « l’impérialisme sioniste » et contre l’appui indéfectible des États-Unis à Tel-Aviv.

 

Pour sa part, le Président américain Barack Obama a une fois de plus réitéré ses soupçons quant au caractère civil du programme nucléaire iranien, qu’il suspecte de pouvoir être détourné à des fins militaires, et a réaffirmé la volonté des États-Unis de faire plier Téhéran dans ce dossier. Il a cependant plaidé en faveur de l’option diplomatique plutôt que militaire, contre l’avis de son homologue israélien Benjamin Netanyahu, en précisant qu’il souhaitait voir les sanctions économiques adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU faire sentir leurs effets avant d’envisager de bombarder les installations nucléaires iraniennes.

Mais, dans le contexte des élections présidentielles aux États-Unis, les pressions exercées par l’opinion publique américaine pour une intervention musclée contre Téhéran vont en s’accroissant. Déjà, le Président américain a dû dépêcher dans le Golfe Persique un porte-avion supplémentaire pour dissuader l’Iran de bloquer la libre circulation dans le détroit d’Ormuz où circule près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.

 

Plus récemment encore, un exercice maritime de déminage d’une ampleur inégalée a regroupé les marines d’une trentaine de pays alliés aux pourtours du détroit d’Ormuz ; exercice auquel Téhéran a promptement répondu en procédant à son tour à un test de missile à courte portée destiné à frapper des vaisseaux ennemis.

Les choses se corsent un peu plus entre Téhéran et Washington avec l’annonce de la Secrétaire d’État américaine Hillary Clinton le premier octobre dernier du retrait des Moudjahidines du peuple, un mouvement d’opposition iranien, de la liste américaine des groupes terroristes. Elle envoie de ce fait le message qu’elle appuiera quoi qu’il advienne une seconde révolution verte en Iran pour renverser le régime islamique. La Maison Blanche planche plus que jamais sur l’opposition iranienne pour dénouer l’impasse atomique avec l’Iran.

 

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