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Google au cœur d’un conflit frontalier

Le 24 octobre, des travailleurs nicaraguayens ont foulé le sol de l’île de Calero, à la frontière avec le Costa Rica, dans ce qui s’annonçait comme une simple opération de drague. Rapidement, par contre, la présidente du Costa Rica, Laura Chinchilla, a qualifié la manœuvre d’invasion militaire. De fait, Managua aurait envoyé une cinquantaine de soldats et hissé le drapeau nicaraguayen.  

À l’origine du conflit : une erreur de cartographie de Google, qui attribuait à tort un territoire d’environ 2.7 kilomètres carrés au Nicaragua en se basant sur des données erronées du département d’État américain.  Un des ouvriers nicaraguayens aurait ainsi utilisé le site Google maps pour coordonner le déplacement de son bateau.

Le Nicaragua et le Costa Rica se disputent la petite île de Calero depuis maintenant plus de cent ans. Pour l’heure, les deux pays s’accusent mutuellement de mener une campagne de diffamation contre l’autre. Tandis que Daniel Ortega, président du Nicaragua depuis 2007, jette le blâme sur l’Organisation des États Américains (OEA), qu’il menace de quitter pour avoir «tué toute possibilité de dialogue», Chinchilla déclare qu’elle est prête à porter le dossier à la Cour Internationale de Justice.

L’OEA doit réunir ses 35 états membres le 27 novembre afin de discuter des règlements de la crise, ce que Chinchilla considère comme une victoire diplomatique. Le vice-président nicaraguayen, Jaime Morales Carazo, a pour sa part déclaré à CNN en español qu’il était «impossible d’envahir le plancher même de sa maison» et refuse pour autant d’accepter l’autorité de l’OEA.
Le Costa Rica est un des rares États qui ne possèdent pas d’armée, abolie suite à la fin de la guerre civile en 1948. La police, qui s’occupe aussi de la garde frontalière, aurait envoyé 70 officiers près de Calero afin de balancer les manœuvres de son rival.

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