La Syrie demeure toujours la préoccupation principale de l’ONU. C’est maintenant au tour de la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, de presser le Conseil de Séc

La guerre civile déjà entamée

Pillay dit craindre une guerre civile et rappelle l’importance de protéger la population civile syrienne de la violence et de l’atteinte aux droits de l’homme. Outre les cas d’assassinats ciblés, de nombreuses ONG dénoncent la pratique de la torture et du harcèlement que subissent plusieurs familles.  

Malgré ces atteintes aux droits de l’homme, une portion de la population s’est réunie lors d’une manifestation pro-Assad qui s’est déroulée mercredi dernier dans la capitale syrienne, Damas. Sur leur page Facebook, « Ma patrie, la Syrie », les manifestants ont tenu à remercier la Russie et la Chine « pour leur position face au complot contre la Syrie ». Position qui, d’ici les jours à venir, risque fort de changer. Les deux États, qui font partie des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, ont jusqu’à maintenant posé leur veto à l’encontre d’un projet de résolution prévoyant plus de sanctions contre la répression meurtrière.

Le président el-Assad a formé dernièrement un comité spécial en vue de modifier la présente constitution dans d’ici quatre mois. Il a d’ailleurs promis des élections parlementaires multipartistes au mois de février. Actuellement, le système de parti unique a pour conséquence de fusionner le parti en place, le Ba’as, à l’état syrien, en plus de signifier un refus grandiose de la reconnaissance de l’expression pluraliste. Cette structure politique est typique des régimes autoritaires. Mettre en place un système multipartiste dans ce genre de cas entraînerait tout un bouleversement politique et il semble légitime de douter de la capacité des  opposants d’el-Assad de prendre place, du moins à court terme, sur la scène politique.

Pour le moment, les regards sont tournés vers les conflits qui couvent au sein de l’armée. La situation demeure floue, mais plusieurs soldats ont quitté les rangs, clamant leur refus de tirer sur des civils. Au moins 25 d’entre eux ont trouvé la mort dans des circonstances mystérieuses et le silence plane toujours parmi les autorités syriennes sur le sujet.  Une manifestation a eu lieu vendredi dernier pour démontrer le soutien d’une partie de la population aux « hommes libres de l'armée qui ne tuent pas les hommes libres du peuple revendiquant la liberté ».

Le conflit a fait plus de trois mille victimes depuis les débuts du soulèvement populaire il y a de cela sept mois.

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