Le Canada puni par ses pairs à l’ONU

Conseil de sécurité des Nations unies. Le Portugal accède donc de facto au Conseil de sécurité.

N’ayant pas obtenu la majorité requise pour remporter le siège lors du premier tour, le Canada a finalement décidé de retirer sa candidature durant le troisième tour de scrutin. Pour ce tour, le Canada était toujours en compétition avec le Portugal, qui accède donc de facto au Conseil de sécurité.

Depuis deux ans déjà le gouvernement canadien était en campagne électorale au niveau international pour l’obtention d’un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies. Seuls deux sièges sur les cinq vacants étaient accessibles à des pays occidentaux.

Lors du premier tour, le Canada était en compétition avec l’Allemagne et le Portugal. L’Allemagne a obtenu la majorité des voix nécessaire (128 au total) lors du premier tour et ainsi remporté l’un des sièges, mais ni le Canada (114 voix), ni le Portugal (122 voix) n’ont eu la majorité des 2/3 (127 voix) requise pour le second siège.

Le Canada et le Portugal étaient donc en compétition l’un contre l’autre pour le dernier siège lors du second tour, mais aucun des deux n’a eu suffisamment de voix au deuxième tour également (113 pour le Portugal et 78 pour le Canada).

Le Canada a finalement décidé de retirer sa candidature durant le troisième tour, constatant le manque d’appui à sa candidature. C’est la première fois depuis la fondation des Nations unies que le Canada n’accède pas au Conseil de sécurité lorsqu’il est candidat. C’est donc un échec considérable de la politique étrangère du gouvernement de Stephen Harper.

À Ottawa, l’opposition a reproché au gouvernement Harper d’avoir nui à la candidature du Canada par des positions ne respectant pas les engagements internationaux du Canada, notamment en matière de lutte aux changements climatique. Michael Ignatieff avait d’ailleurs mentionné, il y a quelques semaines, que la politique étrangère menée par le gouvernement Harper faisait en sorte que le Canada ne méritait pas de remporter le siège au Conseil de sécurité des Nations unies.

Les autres sièges non permanents du Conseil de sécurité ont été comblés par l’Afrique du Sud pour le bloc africain, par l’Inde pour le bloc asiatique et par la Colombie pour le bloc sud-américain. Aucune élection n’a eu lieu pour ces sièges puisque les pays étaient seuls en liste pour leur siège.

L’Allemagne était aussi pratiquement assurée de remporter l’un des deux sièges réservés aux Occidentaux puisque ce pays est le 2e plus grand contributeur financier des Nations unies, derrière les États-Unis. Pour cette raison, l’Allemagne revendique aussi un siège permanent sur le Conseil de sécurité des Nations unies depuis quelques années. Ces appuis étaient donc considérables lors de l’Assemblée.

Le Conseil de Sécurité des Nations unies est l’organe le plus important du système des Nations unies. Il est formé de cinq membres permanents (Russie, Chine, France, Angleterre et États-Unis) disposant d’un droit de veto et de dix membres non permanents élus pour 2 ans sans droit de veto.

Le Conseil de sécurité se penche sur tous les sujets touchant à la sécurité des membres des Nations unies et à la paix internationale. C’est un poste hautement prestigieux au sein de la communauté internationale puisqu’il place les États qui y siègent au cœur du système des Nations unies et au cœur des décisions importantes sur des sujets chauds. C’est le seul organe en mesure d’imposer des sanctions contraignantes à un membre.

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