Le Kirghizistan vote

L’exercice démocratique a bien failli ne jamais avoir lieu car le gouvernement provisoire avait déclaré l’état d’urgence en mai dernier. En vertu de la nouvelle constitution, les élections législatives du Kirghizistan ont nommé les 120 sièges du parlement. Aucun des 29 partis politiques en lice ne pourra par contre siéger sur plus de 65 sièges, quel que soit le nombre de voix recueillies lors du scrutin.

Ce petit état, anciennement annexé à la Russie, deviendra donc la première république parlementaire de l’Asie centrale. Le nouveau président exercera principalement des fonctions de représentation, laissant le pouvoir aux mains d’un premier ministre, lui-même élu par l’assemblée législative. Cette réforme importante du système politique Kirghize à été saluée par les Etats-Unis mais largement critiquée par la Russie de Medvedev. Ce dernier a en effet soulevé que le référendum concernant la nouvelle constitution était entaché d’irrégularités et que cette manière de faire pourrait entrainer la désintégration du pays. Il reviendra, par contre, aux 2,8 millions d’électeurs potentiels de décider de l’idéal démocratique qui leur convient. Une république parlementaire pourra-t-elle survivre au centre d’un continent qui se remet tant bien que mal de l’éclatement de l’URSS en 1991 ?

Centre géostratégique régional, le territoire de 200 000 kilomètres carrés accueille néanmoins nombre de bases militaires dont, sans surprise, un base de transition de l’OTAN à Manas (ouverte en 2001, il s’agit de la dernière base américaine en Asie centrale) ainsi que quatre sites militaires russes. Terres convoitées donc, par sa grande frontière avec la Chine et sa proximité avec l’Afghanistan. Le point de passage de la base de Manas accueille ainsi le carburant et les équipements des 50 000 soldats de l’OTAN déployés en Afghanistan.

Les résultats de ces élections seront disponibles à partir du 11 octobre. Avec 42,2% de taux de participation selon la Commission électorale centrale, ce premier pas vers une démocratie stable pourrait ramener la paix dans ce pays en proie aux violences interethniques entre Kirghizs et Ouzbeks.
 

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