La semaine dernière, Ellen Johnson Sirleaf, actuelle présidente du Libéria, partageait un prix Nobel de la paix avec Leymah Gbowee, militante pour l’organisation Women of Liberia

Le Libéria face à des tests de stabilité

Le mandat présidentiel libérien est brigué par trois candidats : Winston A. Tubman pour le Congress for Democratic Change (CDC), Charles Walker Brumskine pour le Liberty Party (LP) et Ellen Johnson Sirleaf pour le Unity Party (UP). Surnommée, la Dame de fer, cette dernière est encore plus connue depuis sa nomination au prix Nobel de la paix, vendredi dernier. Une  nomination d’ailleurs contestée, par l’opposition qui la juge « inacceptable » et « non méritée ». Au-delà du mérite, il semble que ce qui a posé problème et encouragé de nombreuses manifestations n’est d’autre que le choix du calendrier. Le prix a en effet été décerné cinq jours avant la présidentielle et les législatives.

L’enjeu d’aujourd’hui est primordial. Les électeurs libériens ont de grandes responsabilités : celui de des réconciliations politiques et historiques. Entre leurs députés et le président, tous souhaitent éviter de retomber dans les années 80. Le pays reste traumatisé par les deux guerres civiles qui, de 1989 à 2003, ont fait un peu plus de 250 000 morts, plusieurs blessés et détruit les infrastructures et l’économie locales.

Un mandat, deux guerres civiles

Ellen Johnson Sirleaf a, pendant son mandat de janvier 2006, reconstruit une grande partie de la capitale  en gérant avec poigne les affaires publiques. L’opposition l’accuse de ne pas avoir réglé le problème du chômage qui touche près de 80% des Libériens.

Les critiques à son encontre sont nombreuses : entre les accusations de versement de pots de vin et son soutien à des chefs de guerre comme Charles Taylor au début des années 1990 avant qu’elle ne devienne présidente.

Winston A.Tubman et Ellen Johnson-Sirleaf sont tous deux issus des classes sociales les plus élevées. Le premier est néanmoins libérien d’origine américaine, neveu de l’ancien président du gouvernement de transition Gyude Bryant (2003-2006) et, actuellement en poste à l’ONU.

Pour la presse locale, l’ambiance préélectorale rappelle celle des guerres civiles, entre les véhicules blindés devant les ministères et des blessés en détresse réclamant de l’aide. Les violences étaient présents pendant toute la campagne et sont devenus omniprésent après l’attribution du prix Nobel qui ne permettrait «uniquement que de donner le vote des femmes à la présidente Johnson Sirleaf.»

Le Libéria c’est :

– Le pays qui a élu la première femme présidente d’Afrique

– 3 786 764 habitants

– 1 798 259 votants en aout 2011

– Échéances : 11 octobre pour les législatives et présidentielles

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