La pression des marchés financiers a entraîné la chute des premiers ministres grec et italien Papandréou et Berlusconi.

Les banquiers au pouvoir

La proposition de Papandréou relative au lancement d'un référendum sur le plan de sauvetage de la Grèce l’a exposé à une pression féroce qui, ultimement, l'a poussé à démissionner le 9 novembre. Les deux tâches prioritaires de son successeur sont l’élaboration du budget grec et la négociation d’un échange sur la dette, deux conditions nécessaires pour l’obtention de prêts supplémentaires. La dette grecque atteindra 163% du produit intérieur brut cette année selon le Fond monétaire international (FMI). Pour continuer à recevoir l’aide de l’Union européenne et du FMI, la Grèce doit appliquer des mesures d’austérité importantes, dont des mises à pied massives. Les syndicats ont déjà menacé de lancer une grève générale à l’adoption du budget 2012.

En Italie, la chute de Berlusconi a été précipitée par la perte de confiance des marchés en sa capacité de sortir le pays de la crise. Les taux des obligations gouvernementales de 10 ans ont grimpé à 10%, rendant le coût des emprunts prohibitif.  Mario Monti, ex-commissaire européen à la compétition et conseiller pour le groupe Goldman Sachs, a été nommé premier ministre et ministre de l’Économie après la démission de Berlusconi. Le nouveau cabinet est exclusivement formé de figures non partisanes tirées du monde académique ou financier. La mission de M. Monti consiste à rétablir la confiance des marchés pour éviter une explosion du coût de la dette, et de rétablir la croissance, qui demeure anémique. Contrairement au grec Papademos, qui a un mandat de trois mois, le gouvernement Monti a un mandat dont la durée est indéterminée.

Consulter le magazine