Montrer un autre visage de l’Afrique

« Afrique moderne, stéréotypes et préjugés » est le thème à l’honneur de la première édition de la Semaine africaine de l’Université Laval (SAUL). Du 23 au 26 mars prochain, plusieurs activités auront lieu sur le campus : tournoi de soccer, exposition, soirée contes et légendes de même qu’un spectacle « AVA (Autre Visage de l’Afrique) Show ».

Courtoisie Semaine Africaine de ULAu sein de l’Université, « c’est vraiment le premier évènement africain de cette ampleur-là », explique Lindsay Aïda Gueï, cofondatrice et présidente de la SAUL. L’étudiante au baccalauréat en communication publique espère d’ailleurs que cet évènement devienne récurrent.

Avec Marvin Adjovi-Boco, cofondateur et vice-président de la SAUL et étudiant au baccalauréat en administration d’origine béninoise, « on a eu envie d’organiser cet évènement parce qu’on aime se sentir à l’aise dans notre environnement », explique Aïda. En entretien avec Impact Campus, la cofondatrice a fait part de son étonnement – soulignant au passage que nous sommes en « 2016 » – lorsque des questions comme : « Est-ce que vous avez des infrastructures en Afrique? Est-ce qu’il y a des routes? Est-ce que vous allez à l’école à dos d’éléphant? » lui sont posées.

Si l’étudiante d’origine ivoirienne et sénégalaise prend ces interrogations avec humour, elle estime néanmoins qu’il faudrait mieux faire connaître la réalité du continent africain. « Si les gens ne peuvent pas aller en Afrique, on va leur apporter l’Afrique », lance-t-elle. « L’objectif, vraiment, c’est de démystifier tous les stéréotypes et préjugés que les gens ont sur notre continent », de « promouvoir la culture africaine » et de « montrer l’union de l’Afrique noire et de l’Afrique blanche ».

Les participants à l’évènement, qui se veut un « échange interculturel », verront « l’autre visage de l’Afrique », c’est-à-dire « le visage que les médias ne montrent pas ». Si les projecteurs sont rivés sur la pauvreté, la famine et la guerre, « l’Afrique, ce n’est pas que ça », insiste l’étudiante, évoquant au passage les paysages naturels et la culture.

Plusieurs activités

La SAUL, une initiative de « deux étudiants africains qui ont décidé de faire honneur à leur continent », comme le dit sa présidente, est pilotée par un comité indépendant au sein de l’Amicale Ivoiro-Canadienne de Québec. Elle est organisée en partenariat avec l’Association culturelle africaine de l’Université Laval.

Le « Tournoi des quatre nations » marquera le début de cette semaine, alors que des équipes de la Côte d’Ivoire, du Maroc, du Sénégal de même que la « Maghreb Team » s’affronteront au soccer. Par la suite, une exposition sous le thème de l’Afrique moderne affichera environ 200 photos illustrant une dizaine de pays. Celles-ci sont l’œuvre de photographes professionnels ou d’étudiants eux-mêmes. Une soirée avec un conteur professionnel est aussi prévue. Enfin, Africains et Québécois se mettront en scène lors du spectacle de clôture qui abordera, avec humour, les stéréotypes.

Pour la présidente de la Semaine africaine, ce sera mission accomplie si les participants se rendent au-delà des stéréotypes et peuvent voir une image moins négative de cette région du monde. « On aimerait qu’ils se disent : on n’est pas si différents! »

Le saviez-vous?

« Le saviez-vous : toutes les 60 secondes, en Afrique, une minute passe. » Cette petite phrase s’affiche sur le site Internet de la SAUL. Interrogée sur le sens de cette curiosité, Lindsay Aïda Gueï explique que cette phrase se veut un clin d’œil humoristique aux messages véhiculés par plusieurs campagnes humanitaires. Ces dernières soulignent parfois comment à toutes les X secondes ou minutes un fléau afflige le continent. Or, « il n’y a pas toujours des morts, des maux; il y a le temps qui passe, comme partout ailleurs dans le monde ».

Pour le détail des évènements : http://www.semaineafricaineul.ca/

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