L’opposition sénégalaise réclame le retrait de la candidature du président sortant Abdoulaye Wade, qui tente de briguer un troisième mandat de sept ans, alors qu’il avait lui-même introduit une limite de deux mandats.

Partir, c'est dur

 

Le Conseil constitutionnel sénégalais a décrété la candidature de M. Wade valide, arguant que la règle de la limite de deux mandats ne s’appliquait pas à lui vu qu’elle avait été adoptée après son élection. Abdoulaye Wade, élu en 2000, avait mis cette règle en place après le règne de 20 ans de son prédécesseur, Abdou Diouf.

Les élections présidentielles sénégalaises sont prévues le 26 février prochain. La réélection de Abdoulaye Wade, qui est âgé de 85 ans, n’est pas garantie dans un contexte de mécontentement face à l’inflation, aux pénuries constantes d’énergie et au chômage élevé. L’octroi de pouvoir à son fils par M. Wade a également soulevé la colère des Sénégalais. De plus, la feuille de route du gouvernement a été ternie par des scandales de corruption éclatant à intervalles réguliers.

L’opposition est soutenue par des groupes de jeunes, comme le mouvement du 23 juin, le « M23 », ou le collectif « Y’en a marre ». Dès l’annonce de la validation de la candidature de M. Wade, le 27 janvier, des violences ont éclaté à Dakar et dans d’autres villes du pays. Plusieurs personnes ont trouvé la mort jusqu’à maintenant. La police aurait en effet utilisé des balles réelles contre des manifestants à quelques reprises. La haute commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a demandé aux autorités à faire la lumière sur ces allégations et a appelé les politiciens sénégalais à condamner la violence sans ambigüités. 

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