Programme de jumelage : Des amitiés au-delà des frontières

Chaque session, des centaines de personnes viennent s’établir à Québec, de façon temporaire ou permanente, avec un seul but en tête, celui de ressortir enrichies de leur expérience d’études à l’étranger. Toutefois, une fois arrivées sur le campus, elles ne possèdent plus aucun repère. Leur boussole : leur parrain ou leur marraine du programme de jumelage du Bureau de la vie étudiante (BVE).

Lorsque Frederica Martino, étudiante finissante à la maîtrise en traduction, a abouti à l’Université Laval pour effectuer une session d’études à l’étranger, elle ne connaissait pratiquement personne. Un seul autre étudiant provenait de la même université en Italie.

Toutefois, curieuse de nature, elle s’inscrit au programme de jumelage des étudiants étrangers du BVE. Rapidement, on lui présente Karine Gendron, étudiante au doctorant en études littéraires, qui la prend sous son aile.

Frederica confie que c’était rassurant de pouvoir compter sur quelqu’un qui connaissait bien la ville de Québec et ses environs. « Le choc culturel n’a pas été trop grand parce que j’avais déjà voyagé. Mais cette fois, c’était beaucoup mieux, j’avais quelqu’un pour m’aider à m’adapter », soutient-elle.

Étant lui-même étudiant étranger, Thomas Rieppi comprend la difficulté de s’intégrer pleinement sans l’aide d’une personne-ressource. « Lorsque je suis arrivé ici, je ne savais pas que le programme de jumelage du BVE existait. Heureusement, je n’ai pas eu de soucis, mais je peux très bien comprendre que c’est difficile d’arriver dans une nouvelle place. C’est beaucoup de changements en même temps », explique l’étudiant au doctorat en musique, qui agit à titre de parrain depuis cet automne.

Ariane Keck, marraine de trois étudiants étrangers cette session, affirme que, grâce au programme, ceux-ci s’adaptent très vite. Après quelques semaines, ils volent de leurs propres ailes, à la plus grande fierté de leur parrain ou marraine.

Des rencontres précieuses

Frederica Martino et Karine Gendron n’ont pas mis beaucoup de temps avant de développer une belle complicité. Selon la marraine, ce sont des amitiés qui durent très longtemps, bien au-delà des frontières.

« Chaque fois que je vais en France, je contacte les étudiants auxquels j’ai été jumelée par le passé. Ce sont des contacts que l’on garde à vie », dit Karine Gendron qui fait partie du programme de jumelage depuis 2012.

Thomas Rieppi, qui en est à sa première expérience de parrainage, espère garder contact avec son parrainé. « Normalement, en tant que parrain, on doit les encadrer jusqu’à la semaine de lecture, mais on s’entend très bien, donc, du coup, on se revoit encore », raconte-t-il.

Même son de cloche pour Marie-Hélène Avart qui a décidé de prendre part au programme de jumelage d’étudiants étrangers à son arrivée sur le campus. « Je pense à garder contact avec ma marraine. Étant Belge et elle Française, il y a de très bonnes chances qu’on se revoit. C’est un bon plan d’avoir des amis à l’étranger pour visiter et découvrir avec des locaux », formule-t-elle.

Étudier à l’étranger

Le principal obstacle auquel doivent faire face les étudiants étrangers à leur arrivée, c’est leur méconnaissance du système scolaire et des services offerts autant sur le campus qu’à l’extérieur.

« Le système scolaire est vraiment différent de l’Italie. Là-bas, on a seulement des examens à la fin de la session. Ici, on a des travaux à faire toutes les semaines ou presque. Il faut changer notre façon de procéder », relate Frederica.

Le rôle du parrain ou de la marraine est donc d’encadrer l’étudiant et de lui donner des stratégies pour être plus efficace. « Même si tu as trois cours par semaine, il faut travailler quotidiennement », estime Thomas.

S’adapter au nouveau milieu

Par la suite, les nouveaux arrivants sont confrontés à la culture québécoise, qui est parfois très différente de celle qui leur est propre. « En France, on est un peu plus direct. On se dit les choses plus franchement. J’aurais aimé avoir un parrain pour qu’il me dise, dès mon arrivée, d’être un peu plus relaxe. J’ai créé quelques malaises », lance en riant Thomas Rieppi.

Pour Frederica, ce qui a demandé une plus grande adaptation, c’est l’accent québécois qui est parfois difficile à cerner. Les expressions propres à chaque région peuvent aussi poser problème. Certaines l’ont bien fait rire. C’est notamment le cas des mots : « chum », « blonde », « char », « c’est correct » et « bouffe ».

Peu à peu, la froideur de la saison hivernale, bien singulière à la belle province, s’installe et les nouveaux arrivants s’imprègnent pleinement de la réalité d’étudier au Québec.

« Bien au-delà du rythme d’études qui paraît très rapide aux étudiants étrangers, l’hiver fait peur à plusieurs. Ils sont rarement préparés à la neige », confie Ariane Keck qui a encadré de nombreux étudiants au cours des huit dernières années.

« On ne m’avait pas vraiment préparé à ça. Pour le moment, la neige me semble magnifique. De me lever et de voir que c’est tout blanc, c’est magique », se réjouit Frederica, qui est tombée en amour avec le Québec. Elle a d’ailleurs décidé de prolonger son séjour initialement prévu d’une session.

Karine Grenon croit que l’important, c’est de diriger les étudiants vers les endroits où ils peuvent acheter des vêtements chauds.

Faire découvrir le Québec

La partie la plus plaisante selon elle est de faire découvrir le Québec à son parrainé. Ça lui permet de jeter un nouveau regard sur sa culture et de redécouvrir la région. « Quand tu dois expliquer qu’est-ce que le Québec, tu prends conscience de ce qui nous rend uniques. Ça nous apprend tellement sur nous », stipule l’étudiante au doctorat en études littéraires.

Cette dernière a priorisé les activités saisonnières puisque c’est souvent celles-là que les étudiants étrangers ne connaissent pas.

Pour Thomas Rieppi, étudiant français en séjour à Québec depuis 2013, les particularités de Québec étaient plus claires. C’est d’ailleurs ce qu’il a souhaité montrer à son parrainé, notamment en l’amenant à un match de football.

« Chez nous, on n’a pas de football américain. Du coup, en tant que Français, de voir ce sentiment d’appartenance, c’est super. Le stade et l’avant-match l’ont beaucoup impressionné », raconte-t-il.

Il conclut en donnant un conseil à tous les étudiants étrangers : il faut être curieux et aller à la découverte de la ville.

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