De passage à Paris, la première ministre du Québec Pauline Marois aura obtenu des politiciens français un retour à la politique de la « non-ingérence, non-indifférence » en cas de référendum sur la souveraineté du Québec.

Retour du « ni, ni »

De passage à Paris, la première ministre du Québec Pauline Marois aura obtenu des politiciens français un retour à la politique de la « non-ingérence, non-indifférence » en cas de référendum sur la souveraineté du Québec.

Boris Proulx

« Sectarisme ». C’est le mot qu’avait utilisé l’ancien président français Nicolas Sarkozy pour désigner le mouvement souverainiste québécois lors de la visite à Paris de l’ancien premier ministre Jean Charest, en 2009. M. Sarkozy mettait ainsi fin à la formule du « ni-ni » ( non-ingérence, non-indifférence ) qui avait été instaurée par le président Valéry Giscard-d’Estaing dès 1977 : en cas de référendum sur la souveraineté du Québec, la France reconnaîtrait le choix des Québécois. Dans la controverse, M. Sarkozy avait alors ajouté : «Le Québec, c’est ma famille, et le Canada, ce sont mes amis », sur un ton tout autre que celui du « Vive le Québec libre ! » de De Gaule en 1967.

Or l’élection du Parti québécois et celle du Parti socialiste en France a donné le ton à un nouveau chapitre dans les relations France-Québec. Ces deux partis ne cachent d’ailleurs pas leur proximité : le parti socialiste français avait adopté en 2010 une résolution exigeant le retour à la politique traditionnelle du maintien des relations avec la Canada tout en entretenant un « préjugé favorable au Québec ». Le président François Hollande s’est ainsi adressé à la presse québécoise mardi, aux côtés de Mme Marois, pour annoncer le retour de cette politique qui a régi les relations France-Québec pendant plus de 30 ans.

La première ministre du Québec a aussi profité de son séjour pour rencontrer l’opposition française, qui a également pris ses distances vis-à-vis des propos tenus par Nicolas Sarkozy. Plusieurs de ses anciens collaborateurs ont ainsi applaudi le retour de la formule du « ni-ni », incluant François Fillion, ancien premier ministre et candidat favori de la présente course à la chefferie de l’UMP ( droite ), parti de l’ancien président. La première tournée internationale depuis l’élection en septembre du Parti québécois s’est conclue mercredi par une rencontre avec le milieu des affaires français. Questionnée sur les suites données au Plan Nord, projet phare de son prédécesseur Jean Charest, Mme Marois s’est voulue rassurante. « Nous allons continuer à développer le Nord », a assuré la première ministre aux dirigeants d’entreprises françaises.

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