S’exiler pour son sport

Des 428 étudiants-athlètes que comptent les quatorze programmes du Rouge et Or, trente sont originaires de l’étranger. Impact Campus est allé à la rencontre de trois d’entre eux.

« C’est le sport qui m’a amené ici », avoue sans détours Arnaud Gautier de Lahaut, demi-défensif  de l’équipe de football du Rouge et Or. Le Français de 24 ans est débarqué au Québec il y a maintenant plus de quatre ans pour pousser plus loin la pratique de son sport, une chose impossible de l’autre côté de l’Atlantique.

« En France, le football est moins bien développé et encadré qu’ici. Les arrangements sports-études, très bien développés pour des sports comme le soccer ou le rugby, y sont inexistants », relate l’étudiant en administration.

Une histoire qui n’est pas sans rappeler celle du Chilien de 20 ans Vicente Ignacio Parraguirre Villalobos. Le membre de l’équipe nationale chilienne de volleyball, qui est attaquant-réceptionneur pour la formation masculine de volleyball du Rouge et Or depuis septembre dernier, a aussi mis les pieds dans la belle province pour poursuivre ses objectifs sportifs.

« Même si j’étudiais dans une des meilleures universités du Chili [NDLR : Université pontificale catholique du Chili à Santiago de Chile], je ne bénéficiais pas d’un encadrement optimal. Les infrastructures sportives, tout comme les accommodements sports-études, laissaient à désirer. Qui plus est, le niveau y est généralement plus faible qu’en Amérique du Nord », affirme celui qui souhaite plus que tout devenir volleyeur professionnel.

9% du Rouge et Or

Comme vingt-huit de leurs collègues étudiants-athlètes, Arnaud et Vicente proviennent d’un autre pays que le Canada. Sénégal, Bosnie, Nouvelle-Calédonie : c’est en tout et pour tout dix nations qui sont représentées au sein de l’ensemble du programme du Rouge et Or. À ce contingent viennent s’ajouter six athlètes canadiens hors-Québec. Cela signifie donc que 9% des étudiants-athlètes du Rouge et Or ne sont pas natifs du Québec.

Or, ces chiffres ne disent rien sur le parcours de vie des étudiants-athlètes qui, même s’ils sont nés à l’extérieur du Québec, y habitent parfois depuis leur tendre enfance. C’est le cas de Marie-Sandra Ujeneza, défenseure centrale de l’équipe féminine de soccer du Rouge et Or. Bien qu’elle soit née à Butare au Rwanda, Marie-Sandra vit à Québec depuis 18 ans, soit « pratiquement toute sa vie ». Elle a donc choisi l’Université Laval pour la simple et bonne raison que c’est l’université de sa région !

Une réelle attraction

Reste que l’Université Laval exerce une réelle attraction au-delà des frontières du Québec et du Canada. Vicente raconte que la qualité des installations du PEPS tout comme le charme de la ville de Québec ont beaucoup pesé dans la balance lorsqu’est venu le temps pour lui d’arrêter son choix : « C’est incroyable, tous les athlètes de toutes les équipes du Rouge et Or ont accès à des multiples installations pour s’entraîner ! Ce n’était pas comme ça au Chili… »

Malgré tout, l’actuel étudiant-athlète de la semaine du Rouge et Or admet que sa venue ici n’aurait pas été possible sans le concours d’une personne-ressource sur place. En ce qui le concerne, c’est l’entraîneur adjoint Daniel Cuzman Grimalt, lui aussi Chilien, qui a rempli ce rôle. « C’est lui qui m’a vendu l’idée et qui m’a fait savoir que c’était une chose possible. Il m’a en quelque chose lancé l’opportunité et je l’ai saisie. »

C’est également grâce à un contact au Québec qu’Arnaud y a abouti. « À l’époque, Sébastien Archambault, un Québécois que j’avais rencontré lorsque je jouais pour les Chevaliers d’Orléans et qui est coach dans une école secondaire de Québec, m’a publicisé auprès de plusieurs cégeps. J’ai finalement abouti à Saint-Jean-sur-Richelieu où, par ailleurs, ce dernier habitait », se souvient le footballeur.

Une expérience de vie avant tout

Les étudiants-athlètes étrangers ayant tenté l’expérience lavalloise la recommanderait-elle à leurs semblables ? « Définitivement, dit Arnaud. Je le recommanderais à n’importe qui, et ce, même si, comme moi, ils ne sont pas en uniforme 100% du temps. La volonté et la tradition qui règnent ici sont tout simplement renversantes. C’est enrichissant sur le plan sportif et humain. »

Une affirmation avec laquelle Vicente est plus que d’accord : « Je recommanderais l’expérience à quiconque peut se le permettre. Au-delà du sport et des études, c’est une incomparable expérience de vie. »

Consulter le magazine