Tourbillon électoral au Maroc

Entre les messages radio volubiles, les campagnes d’affichage, les spots télé pédagogiques, l’électeur marocain n’a pas d’autre choix que de s’intéresser de près à ce qui se passe dans le pays depuis quelques semaines. La presse locale assure même que personne ne peut ignorer l’intensité de cette phase politique que vivent les Marocains, allant même jusqu’à la qualifier d’Historique.

L’enjeu est bien plus conceptuel que simplement électoral : renouveler et rajeunir l’élite parlementaire lors des législatives anticipées de vendredi. Et les chiffres du Ministère de l’Intérieur sont plutôt éloquents : 36 % des candidats inscrits sur les listes électorales ont moins de 45 ans, pour combler les 395 sièges dans la Chambre des représentants, dont 305 locaux.

Plus de 87 % des candidats inscrits dans les 33 partis politiques se présentent pour la première fois. Ce scrutin, comparativement à celui de 2007, reste tout de même assez féminin : 57 femmes entrent en lice en tant que mandataires sur des listes locales. C’est bien la première fois que le Maroc respecte ses objectifs en terme de « discrimination positive », et ce, ceci dans un pays où la politique se conjugue toujours au masculin.

Élections attendues

Lors de son discours, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait appelé les partis politiques à « assumer leurs responsabilités en élaborant des programmes réalistes, réalisables et différenciés. » Ce dernier souhaitait par ailleurs que les candidats soient suffisamment compétents pour parvenir à renforcer la démocratie marocaine.

Ces élections arrivent après un long processus de réformes mettant en place la nouvelle Constitution adoptée par référendum populaire au mois de juillet dernier. Le pouvoir légifère donc depuis en fonction de sept fondements majeurs basés notamment sur la séparation et l’équilibre des pouvoirs et l’indépendance du parlement et de la Chambre des représentants. On retrouve aussi une amélioration de la réglementation, donnant ainsi plus de visibilité politique aux femmes et aux jeunes, ainsi qu’un renforcement des sanctions en cas de fraude.

Nul doute que le spectre du boycottage est toujours présent. Le Maroc est en effet un des pays ayant une certaine stabilité politique, bien antérieure à celle obtenue à la suite du printemps arabe. Même en période de troubles populaires, c’est bien la seule région qui a su parvenir à gérer de manière pacifique les aspirations politiques, et notamment celles de sa jeunesse.

Le Maroc c’est…
–    Une monarchie constitutionnelle dotée d’un parlement élu au suffrage universel
–    Une monarchie parlementaire et ordre juridique et législatif indépendants
–    Un roi : Mohammed VI au pouvoir depuis 1999
–    Une population de 31 968 361 (juillet 2011)
–    15 462 362 inscrits sur les listes électorales depuis septembre 2007

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